Suite aux saccages subis par la SPA Alexo, unité de production d’aluminium, située dans la localité de Amizour, durant la nuit du 8 au 9 janvier 2011 dernier, ayant entrainé des dégâts importants qui s’élèvent désormais à 151.000.000 DA, compte tenu du fait que les dirigeants de cette société ont marqué leur volonté de rester debout, malgré tout, pour poursuivre leur mission et réhabiliter l’outil de production en surmontant la réalité d’un climat délétère et hostile, constatant l’indifférence totale des pouvoirs publics centraux aux propositions faites pour venir à bout des difficultés d’approvisionnement de pièces de rechange et d’équipements incendiés et détériorés, la direction générale de la société confrontée à une réglementation complexe et décourageante, a décidé un licenciement économique de l’ensemble du personnel du groupe à compter du 28 février 2011, et ce, y compris pour l’unité de production SPA SOGEMETAL située à Tizi-Ouzou,dont l’approvisionnement de ses matières (demi produits) dépend de la société Alexo Béjaia. Le licenciement des 253 employés et la fermeture des sites seront maintenus tant qu’aucune réponse ne sera réservée aux sollicitations simples et modestes faites à l’endroit du gouvernement qui semble complètement décomposé et tétanisé. Les autorités locales, à savoir Messieurs les wali de Béjaia et de Tizi Ouzou, qui sont cependant à remercier pour la marque de compréhension et de soutien qu’ils nous ont témoignés, ont été respectivement informés de la décision prise et notamment de l’indifférence des pouvoirs publics centraux sur la situation des entreprises sinistrées. Ceci afin que chacun puisse assumer ses responsabilités. Par ailleurs, il est bien tristement regrettable d’apprendre que des instructions ont été données aux banques publiques pour traiter avec célérité de toute urgence et dans la hâte les dossiers ANSEJ en faveur de la création d’emploi pendant que des entreprises saccagées et victimes d’émeutes ne reçoivent aucun secours ni la moindre compassion ou tout autre forme de soutien de l’Etat, qui n’a pas su, pour une raison ou pour une autre, les protéger en temps opportun. Aujourd’hui, pour cette région violemment touchée, l’urgence commanderait davantage à consolider les actifs existants et la sauvegarde des postes d’emploi plutôt que de s’adonner à une recherche effrénée et désespérée d’en créer sans avoir au préalable, opter pour des choix politiques sérieux. Les entreprises ne peuvent pas actuellement supporter de pression supplémentaire d’ordre financière et tenter de faire face à une masse salariale lourde et qui stagne faute de reprise alors qu’un autisme foudroyant et une cécité singulière frappent nos gouvernants. Tout comme il est fâcheux d’observer que la sphère de la distribution bénéficie de toutes les largesses des pouvoirs publics, à savoir : acheter, vendre sans registre de commerce, sans facture et sans domiciliation. Un secteur informel institutionnalisé. Ces mêmes pouvoirs publics consacrent de l’attention et de la déférence aux importateurs de produits finis et manufacturés comme nous avons pu le voir en direct à la télévision alors que les producteurs nationaux, ayant fait le choix pour un ancrage économique national, doivent se débattre seuls face à tous. Ceci devient insupportable.
M.A.A