Plusieurs actions de protestation ont été enregistrées hier, sur le territoire de la wilaya de Béjaïa, dont les artisans ne sont autres que des travailleurs s’estimant « marginalisés et sous-payés ». Une bien triste réalité dont sont victimes les communaux, les greffiers, les intendants et d’autres enseignants contractuels dans la wilaya de Béjaïa.
Annoncée il y a de cela plus d’un mois, la grève des communaux a été entamée depuis hier, avec un taux de suivi, selon des syndicalistes, dépassant 95%. Les communaux ont dénoncé hier, par la voix de leurs représentants, le « mépris » dont ils sont victimes et la fuite en avant des pouvoirs publics.
A l’instar de ceux des autres wilayas, les communaux de Béjaïa revendiquent des hausses salariales et de meilleures conditions de travail. « La situation socioprofessionnelle des communaux est peu enviable. Ils souffrent de la dégradation vertigineuse de leur pouvoir d’achat et de la précarité d’autant qu’aucun projet de statut ni de régime indemnitaire les concernant n’ont vu le jour » est-il souligné dans un communiqué de presse émanant du conseil de wilaya Snapap. Tout en réclamant une réelle prise en charge de leurs revendications, les communaux des cinquante-deux communes de Béjaïa dénoncent « leur marginalisation et leur l’exclusion » dans les dernières augmentations salariales et dans la classification catégorielle dans la nouvelle grille des salaires de la Fonction publique. « Les communaux sont sous-payés. En témoigne la situation de centaines d’agents communaux dont le salaire est de 8000 dinars. Ce n’est pas un salaire ! » rage un représentant des travailleurs du secteur des communes joint au téléphone. Les travailleurs communaux de Béjaïa revendiquent, « la revalorisation du point indiciaire » afin, soutiennent-ils, d’avoir un salaire de base décent et un pouvoir d’achat. Ils réclament aussi la promulgation dans les plus brefs délais de leur régime indemnitaire, l’accès à la retraite sans condition d’âge et l’intégration des vacataires et des contractuels surexploités des années durant pour une poignée de dinars.
Mercredi prochain, dernier jour de leur mouvement de grève, les communaux de Béjaïa projettent d’organiser une marche pacifique à partir de l’Esplanade de la Maison de culture jusqu’au siège de la wilaya pour réitérer leurs revendications et maintenir la pression sur le ministère de l’Intérieur. De leur côté les intendants de la wilaya de Béjaïa ont tenu hier- matin,un sit-in devant le siège de la Direction de l’éducation pour demander des hausses de salaire et un statut digne. « Nous sommes là pour manifester notre ras-le-bol suite à la non satisfaction de nos revendications pourtant plusieurs fois soulevées. Le seul personnel du secteur de l’éducation qui est sous-payé est bien celui de l’intendance. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous réclamons une même fiche de paie que les autres personnels du secteur » explique un représentant des intendants de la wilaya de Béjaïa.
Dans la matinée d’hier, des centaines d’enseignants contractuels venus de différentes localités de Béjaïa, ont observé un rassemblement devant le siège de la wilaya pour réclamer le paiement de leur 26 mois d’arriérés de salaire et la régularisation de leur situation.
Les protestataires ont même bloqué la rue de la Liberté à la circulation automobile pendant plusieurs heures. Ils semblaient hier,plus que jamais déterminés à faire entendre leur voix et faire aboutir leurs revendications, somme toute, légitimes. Les enseignants contractuels de la wilaya de Béjaïa exigent également la mise en place d’une commission d’enquête ministérielle pour lever le voile sur les zones d’ombre entourant les recrutements au niveau de la Direction de l’éducation.
Par ailleurs, les greffiers, les paramédicaux et les étudiants de la wilaya de Béjaïa poursuivent toujours leurs mouvements de grève.
Dalil S.
