Une décharge publique, à l’origine contrôlée, a progressivement pris les allures d’un dépotoir sauvage géant. Si bien qu’elle a largement débordé du périmètre initial pour recevoir les ordures et empiéter sur une vaste partie du lit de l’Oued Soummam. Cette décharge intercommunale est située à quelques centaines de mètres de la ZAC d’Akbou, non loin du village Biziou. Pour ne rien arranger, des hurluberlus poussent l’outrecuidance jusqu’à déposer leurs colis malodorants sur les accotements même de la route, qui s’en trouve, ainsi, jonchée d’immondices sur des dizaines de mètres. Le tri sélectif des déchets, étant chez nous, une notion abstraite, il est aisé d’imaginer le spectacle lugubre qu’offrent à la vue ces monticules d’ordures aux couleurs chamarrées, s’étendant à perte de vue. Mais, pire que tout cela, il y a l’action perverse de la combustion génératrice de fumée et de gaz toxiques. Car, au final, ce procédé d’élimination de déchets génère plus de problèmes qu’il n’en résolve. Des masses de fumée, ballottées par le vent, enveloppent l’atmosphère et viennent incommoder les habitations de Biziou, toutes proches. Les riverains prennent de plein fouet cette fumée polluante pour la vue, mais surtout chargée de gaz volatiles très toxiques. Des gaz issus de la combustion des matières plastiques, omniprésentes sur le site de la décharge. « C’est invivable. Parfois, ça devient franchement infernal, surtout pour les citoyens dont les habitations sont situées à proximité de la décharge », témoigne Mouloud, résidant à Biziou. « Le projet de réalisation d’un centre d’enfouissement à Gueldamane a généré un espoir fou chez tous les citoyens, malheureusement, sa concrétisation est renvoyée aux calendes Grecques », se lamente un quadragénaire de Gribou, hameau situé non loin de l’Oued Soummam.
N. M.