“C’est beau de souffrir pour un être cher”

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La Dépêche de Kabylie : Taatebthiyi (Tu me fais souffrir) d’emblée, pourquoi ce titre ?

Idir Akfadou : Vous savez, dans cette vie il y a beaucoup de souffrances, et dans tous les domaines, notamment en amour. On souffre toujours quand l’amour nous fuit, de même quand il est là à nous emballer. Autant dire qu’avec ce doux bourreau, la souffrance est garantie. Cela concerne tous les autres domaines où l’homme souffre, mais c’est toujours très beau de souffrir pour un être cher ou une noble cause, car au final, la vie serait vaine sans souffrances.

Votre nouvel album comporte combien de chansons ? Est-il déjà sur le marché ?

Mon album comporte sept titres et, bien évidemment, à partir d’aujourd’hui (lundi) il sera sur le marché.

Parlez-nous un peu du contenu?

Le contenu de cet album reflète ma fidélité aux rythmes et aux thèmes que j’ai toujours chanté et qui ont toujours fait le bonheur de plusieurs générations d’auditeurs et de fans. J’ai chanté l’amour, dans son sens le plus large, dans la chanson qui a donné son nom à cet album, puis « Temzi », qui exprime en réalité un refus de l’amère vieillesse qui arrive comme par effraction, donnant un autre sens à notre vie, mais, d’un autre coté certaines choses me donnent beaucoup de satisfaction, quand je vois notamment mon fils « Baylache », qui a très bien réussi dans ses études, sa vie professionnelle et dans le domaine artistique, cela est aussi valable pour le reste de ma famille, mes nièces notamment, ainsi que mes amis. Pour le troisième titre intitulé « Akmedjagh a Tayri », c’est une suite logique de la chanson précédente où je dis, notamment, que l’amour doit être pur pour être éternel. J’ai aussi chanté l’amour naissant après le désespoir et la résignation dans «Tixriyi», j’ai aussi consacré une chanson à nos traditions et à notre culture, que j’ai appelée « Taâchourth ». « Tenssa Thmess» est, aussi, dédiée à l’amour, mais cette fois, je parle des pyromanes de l’amour qui se retrouvent, en fin de compte, en proie à leurs propres flammes. Et, enfin en conclusion de l’album, la reprise d’une ancienne chanson, en réponse aux nombreuses sollicitations de mon public.

L’amour, toujours l’amour, comment ou pourquoi, ce thème est dominant dans vos œuvres?

(Large sourire) Il ne peut y avoir de vie sans amour, il y a l’amour maternel, l’amour amical, l’amour entre l’homme et la femme… autant dire qu’une vie sans amour n’est, en fin de compte, qu’un enfer.

Des difficultés pendant la réalisation de cet album ?

Non, cette fois, tout s’est déroulé à merveille, tant dans la préparation de mes textes que de la musique, qui sont venues comme par enchantement, mais aussi au studio où tous les moyens ont été aimablement mis à ma disposition par mon ami « Djillali » des Édition Viva sons et que je tiens à remercier au passage. Comme je tiens aussi à remercier Louisa, qui m’a accompagné dans « Awirwan Yidhem Ighimi », ainsi que la chorale « Anza » d’Akbou.

A propos de la chanson kabyle qui est passée par des années de médiocrité accrue, comment la voyez-vous à présent et à l’avenir ?

C’était une période passagère qui a fait que certains n’ont pas hésité à faire du n’importe quoi et de n’importe quelle manière, étant donné que seul le gain facile et le profit comptaient à leurs yeux. Mais, Dieu merci, à présent c’est le retour aux sources.

Pourquoi avoir choisi cette période de l’année pour la sortie de votre album ?

Mes chansons ont besoin d’être écoutées attentivement, loin du brouhaha et des tambours battants de l’été. Mais aussi, comme l’amour a un lien très étroit avec le printemps, je trouve donc que c’est la période idéale pour que mes chansons fleurissent et donnent de la joie à ceux qui les écouteront en cette saison de tous les amours.

En tant qu’artiste, vous avez sans doute un avis et une vision plus pointue et plus sage sur la situation actuelle du pays, un petit mot là-dessus ?

J’espère de tout cœur qu’on se reconnaîtra les uns les autres et qu’un sincère dialogue soit enclenché entre le pouvoir et le peuple, pour le bien de notre cher pays.

Avez-vous des projets pour l’avenir ?

Oui, des projets existent et ils sont nombreux, à commencer par des galas à Akbou, Bouira, Tizi et Alger, et en terminant par un nouvel album qui sortira l’été prochain Inchallah.

Le mot de la fin ?

J’espère que mon nouvel album fera plaisir à mon public et lui donnera beaucoup de bonheur et de joie.

Interview réalisée par A. T.

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