Lors de son discours, prononcé avant-hier, celui-ci a promis un bain de sang pour ses opposants. La fin justifie les moyens, pour le guide de la révolution qui a invité ses sympathisants à descendre dans la rue pour contrecarrer le peuple. Les sorties, pour le moins extravagantes du Guide, n’ont pas été sans susciter le mécontentement sur la scène internationale, mais aussi nationale, puisque des hauts dirigeants Libyens ont annoncé hier leur démission de leurs postes. Il s’agit notamment du ministre de l’intérieur, le colonel Abdelatif Younes Laâbidi, qui a remis sa démission à la mi-journée. Aux dernières nouvelles, celui-ci a été enlevé quelques heures après l’annonce de sa décision. Le représentant de la Libye auprès de la Ligue Arabe, Abdel Moneïm Al Honi a également rendu ses fonctions, hier, à l’instar de l’ambassadeur libyen en Indonésie. Ces responsables n’ont pas hésité à annoncer leur ralliement à la révolution citoyenne. Auparavant, des militaires l’ont fait avant eux. C’est ce qui a permis, d’ailleurs, de contrôler des régions entières. En effet, le coté oriental allant des frontières égyptiennes jusqu’à Ajdabiya, en passant par Tobrouk et Benghazi, n’est plus sous le contrôle des pro Kadhafi, ainsi d’ailleurs que la province de la Cyrénaïque. Ces régions sont sous les mains des opposants. Un Kadhafi, en somme, qui perd du terrain de plus en plus. Parallèlement aux manifestants qui maintiennent le cap, les pays étrangers s’affolent pour rapatrier leurs ressortissants. La situation fut « chaotique » hier au niveau de l’aéroport de Tripoli. Même état au niveau des frontières tunisienne et égyptiennes où on dénombre des milliers de personnes qui tentaient de quitter le pays. Les organisations humanitaires n’ont pas caché leurs inquiétudes « d’un exode massif ». Même l’épouse d’un des fils de Kadhafi n’a pas échappé à ce désir d’aller ailleurs. En effet, des sources disent qu’un avion privé libyen transportant l’épouse, d’origine libanaise, d’Hannibal Kadhafi, a été empêché d’atterrir au Liban. Rappelons que les manifestations en Libye ont débuté le 15 février dernier. Dans sa tentative d’étouffer le mouvement, le Guide est allé jusqu’à ordonner à des avions de chasse de bombarder les manifestants. Deux de ces derniers ont atterri à Malte, après avoir refusé d’obéir à ces ordres. N’obéissant qu’à ses folies, Kadhafi, rallié par son fils Seïf El Islam, a appelé ses partisans à affronter ses opposants. Une véritable une guerre civil, en perspective.
M.O.B

