Ce n’est que vers la fin de l’après-midi de jeudi dernier que les habitants de Maâmar ont finalement accepté d’ouvrir la RN25 et mettre fin à leur action de protestation.
Engagée dimanche dernier, pour exiger des autorités locales et de wilaya à lancer le projet de réalisation de logements à leur profit, retenu depuis des années dans le cadre de la Résorption de l’habitat précaire. Faudra-t-il le rappeler, les contestataires ont bloqué cette route durant quatre jours. Après un long dialogue ouvert avec les responsables de l’APC de Draâ El Mizan et ceux de la daïra d’un côté et le directeur de l’OPGI d’un autre côté des solutions urgentes ont été finalement adoptées et acceptées. Il s’agira de démolir une partie de la cité et de faire recaser les familles dans des habitations inoccupées. « Dès que l’assiette sera prête, les travaux seront lancés. Une fois réalisée la première tranche, les familles déjà déplacées vont les occuper. Et le processus sera poursuivi de la sorte », nous a expliqué un membre de la délégation, ayant pris part aux discussions. De leur côté les responsables se sont engagés à respecter toutes les décisions entérinées à ce sujet. A Draâ El Mizan, il existe encore des cités de recasement qui attendent à être restructurées. Il s’agit de celle dite de l’Indépendance, de celle de Tazrout et de celle de Boufhima. Actuellement, plus de cent cinquante logements sont lancés pour résorber ce type d’habitat. Certes, ces décisions vont atténuer le désarroi de ces habitants, qui disons-le, vivent dans des conditions presque inhumaines, avec toutes les infiltrations d’eau de partout, entre des murs qui risquent de s’écrouler à tout moment. Certaines familles s’entassent avec jusque une vingtaine de personnes dans deux chambres, dans la promiscuité la plus totale.
… Les villageois d’Imazgharène aussi
Si les citoyens de Maâmar ont rouvert la RN 25, ceux d’Imazgharène ont libéré la mairie, qu’ils ont fermée durant quatre jours et la daïra, bloquée durant une journée. Ce n’est que mercredi dernier vers midi que finalement les directeurs de l’exécutif de wilaya et leurs représentants sont arrivés au siège de la daïra de Draâ El Mizan, où ils ont tenu une réunion de travail avec les représentants du village d’Imazgharène, en présence du maire de Frikat et de son premier vice-président et du chef de daïra. Après plusieurs heures de discussion ponctuées parfois de moments houleux, des décisions ont été prises. Des engagements écrits ont été signés sur le champ au sujet de la plateforme de revendications, dont on peut citer certains points : éclairage public, renforcement de l’alimentation potable et du réseau d’assainissement, de la réalisation de la cantine, du projet d’une école, du raccordement au réseau d’électricité des foyers non électrifiés, et bien d’autres… « Nous avons discuté de tous les points. Les directeurs de l’exécutif sont venus dans l’intention de désamorcer cette crise, qui a pris tout de même beaucoup de temps. On est satisfait de tout ce qui a été décidé en attendant sa concrétisation sur le terrain », nous a confié M. Farid Haddadi, un représentant du comité. Et d’ajouter : » nous sommes confiants, car déjà avant-hier des commissions sont sorties sur le terrain où elles ont établi des fiches techniques. Nous allons d’abord voir, puis décider de ce que nous allons préconiser pour l’avenir ». En fin de journée, le procès verbal a été lu à l’assistance qui s’est dispersée dans le calme tout en espérant que les pouvoirs publics concrétiseront tout ce qui a été décidé afin que de tels mouvements ne se reproduisent pas car ils ne sont profitables ni pour les uns ni pour les autres.
Amar Ouramdane