Fouzia Aït El Hadj a justifié le retard de plusieurs mois pris entre l’ouverture officielle du théâtre et son ouverture au public projetée pour le 1er mars prochain, par la nécessité de préparer les équipements techniques. Deux mois ont été nécessaires pour l’essayage des projecteurs, a-t-elle expliqué.
La directrice du théâtre régional de Tizi-ouzou, Fouzia Aït El Hadj, a indiqué hier lors d’un point de presse tenu au niveau de l’établissement qu’elle dirige depuis cinq ans qu’elle a eu tout ce qu’elle a souhaité. Pour 38 milliards ? “Oui je pense” que l’envelope est justifiée, finira t-elle par admettre (Voir encadré). Bien plus, elle considère que cette somme est ‘’insuffisante’‘ et qu’il faut un autre investissement pour prendre en charge une extension envisagée de la structure, située au centre ville de Tizi-ouzou.
‘’Nous avons un très beau théâtre. Nous avons toutes les commodités dans ce théâtre pour la production artistique. On peut ramener les grandes oeuvres. On peut ramener de grands ballets, voir les œuvres dans leur état. On n’a pas honte de recevoir les troupes, y compris étrangères‘’, a précisé Mme Aït El Hadj, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse.
Annonçant une ouverture officielle du théâtre régional au public pour le 1er mars à 14 h: 30 avec un spectacle pour enfants Ccna l’Dyur, Mme Aït El Hadj a répondu à toutes les questions des journalistes, y compris celles que ces derniers considèrent les plus lancinantes de l’heure, du fait qu’elles soient liées à une polémique politico-administrative locale. Elle a indiqué que c’est elle-même qui a sollicité la ministre de la Culture, (Mme Khalida Toumi, ndlr) pour dégager les fonds nécessaires pour bâtir un théâtre de dimension internationale, et que celle-ci y a répondu favorablement. Au départ, il y avait un budget de 15 milliards de centimes destinés à la rénovation de ce qui fut le théâtre communal de Tizi-ouzou, a-t-elle révélé. ‘’Lorsque je suis arrivée, il n’y avait qu’une somme dérisoire pour la rénovation du théâtre. J’ai demandé à ce qu’on fasse un théâtre international. Mais les moyens qu’ils avaient mis étaient juste pour changer les sièges et autres. J’ai du intervenir personnellement auprès de Mme la ministre de la culture pour expliquer que le théâtre régional n’est pas une rénovation mais une réhabilitation parce que il n’y avait pas les conditions d’un théâtre’&lsquo,; a affirmé Mme Aït El Hadj. ‘’Le théâtre c’est ce que vous voyez aujourd’hui avec tous ses ateliers (menuiserie, décor, studio d’enregistrement, machinerie de scène). Il y a deux étages sous la scène qui ont été creusés dans le béton. Pour la qualité du son, vous allez entendre mes chuchotements où que vous soyez’&lsquo,; a-t-elle ajouté. Elle a toutefois précisé qu’elle n’est pas liée à tout ce qui est dépensé de la somme investie. ‘’Je suis impliquée dans tout ce qui est technique. Donner mon avis sur le plan technique. Dire ce qu’il faut faire dans ce théâtre (…). Tout ce que j’ai demandé est là’’, a-t-elle dit.
‘’Le maître d’ouvrage c’est M. Ould Ali El Hadi (le directeur de la culture de la Wilaya de Tizi-ouzou, ndlr). Je n’étais pas associé ni de près ni de loin à la répartition de cet argent. Est-ce que l’argent est-il là ? «Je vous dis qu’il faut encore plus d’argent pour faire de ce théâtre ce que l’on veut’», a-t-elle répondu. Le rapport qualité/prix y est, a-t-elle également affirmé. S’agissant de la commission d’enquête initiée par l’Assemblée populaire de Wilaya, dominée par le RCD, sur le sujet, elle a refusé au départ de s’exprimer sur la question avant d’indiquer qu’il s’agit d’élus qui «ont le droit à la parole». Elle a laissé entendre que si elle était sollicitée elle répondrait sur les aspects artistiques liés à son établissement. Elle a justifié ensuite le retard de plusieurs mois pris entre l’ouverture officielle du théâtre et son ouverture le 1er mars prochain au public, par la nécessité de préparer les équipements techniques. Deux mois ont été nécessaires pour l’essayage des projecteurs, a-t-elle expliqué.
Les enfants auront la part belle à l’ouverture avec le spectacle Ccna l’Dyur (le chant des oiseaux) parce qu’ils aiment beaucoup cette pièce qui a fait le tour de la Wilaya, a-t-elle dit. «Les enfants sont le public de demain. Ils auront du spectacle tous les mardis après-midi et les vendredis et samedis à 10 heures», a indiqué Mme Aït El Hadj, qui a fait état ensuite d’une série de spectacles et de pièces de théâtre au programme de son établissement, comme Bisness is bisness, Sinistri, Si Partuf, qui sont déjà montés ainsi que la reprise du grand spectacle Achik, Aouicha ouel Herraz, et celles en cours de production que sont Tawaghit al moumnine en tamazight, adiplomtie en kabyle, La terre et le sang (en arabe ensuite en tamazight), nass Mecheria. Il était question également de la participation du TR de Tizi-ouzou à Tlemcen, capitale de la culture islamique avec le spectacle issu d’El haraz et Lissân Eddin Ibn El Khatib, l’histoire d’un vizir dans la décadence de l’Andalousie pour se retrouver dans la tolérance de la ville de Tlemcen. Le TR de Tizi-ouzou envisage d’ouvrir ses portes pour des spectacles à 19 heures. Le billet d’entrée coûtera entre 100 et 200 dinars pour les adultes et 50 dinars pour les enfants.
La grande question reste l’intérêt du public pour ce qui s’y fait. Y aura-t-il suffisamment à pareil horaire ? Là est la grande question.
Notons enfin que Mme Aït El Hadj a annoncé pour fin mars la tenue d’un Festival national de la production féminine à Tizi-ouzou. Elle a indiqué qu’elle en est la commissaire et qu’elle entend le promouvoir au bénéfice de la production féminine.
Saïd El Haroufella

