Par le biais de la presse, les responsables de l’association d’unification d’Aït Amer Ouali tiennent à informer et à sensibiliser les autorités concernées sur les risques d’affrontements, aux conséquences incalculables, qui menacent de se produire entre les habitants des villages du douar Aït Amer, situé sur la côte ouest de la commune de Béjaïa et comptant 29 villages et quelques hameaux.
La pomme de discorde est les terres « archs », c’est-à-dire un lègue ancestral qui appartient, lit-on dans le rapport de l’association sus citée, « à l’ensemble du douar et sans exclusion d’aucune forme que se soit » mais dont une faction d’originaires du douar Ait Amer Ouali s’est autoproclamée héritière exclusive. Et à ce titre elle a décidé d’entamer les travaux sans autorisation aucune et vu et su des autorités. Les membres de cette faction se sont même octroyé le droit de décider de qui partagera avec eux le lègue ancestral commun. En somme c’est comme si dans une famille de 29 frères, 4 à 5 éléments s’accaparent du bien familial commun et déshéritent le reste de la fratrie. De cette situation explosive qui risque de produire son onde de choc à tout moment, les responsables de l’association d’unification n’ont eu de cesse, depuis l’agrément de leur association le 31/12/2009, d’une part d’appeler à la raison les habitants des villages autoproclamés seuls héritiers des terres archs et d’autre part d’attirer par des correspondances et des entretiens l’attention des autorités, parmi lesquelles la wilaya, la daira, l’APC, et autres, sur les risques de d’affrontements physiques qui minent leur douar. Mais ces démarches sont restées vaines à ce jour, ce qui ne manquera sous doute pas, fait remarquerun membre de l’association, d’accentuer le désarroi d’une bonne partie la population des villages du douar. L’association constate, impuissante, la dégénérescence de cette situation. Pourtant, en 1994, suite à une action similaire d’appropriation des mêmes terres par la force, les sages du douar avaient organisé une assemblée générale au mausolée de Sidi M’hamed Ouali pour trancher sur le statut de ces terres et la conclusion a été unanime et sans appel : « ces terres appartiennent bel et bien à l’ensemble des habitants du douar », le PV de la réunion, les témoins et un support audio visuel le confirment. Mais au lieu place d’un climat serein où les décisions seraient prises en toute démocratie, que devait succéder à l’assemblée des sages, voilà qu’au mois juillet 2009, note-t-on dans le rapport qui parvenu à notre rédaction, que les opérations de squattage d’une partie des terres archs reprennent et continuent sous la protection d’une organisation occulte collectant des cotisations illicites et faisant intervenir des bulldozers pour défricher les terrains et des géomètres pour délimiter les parcelles dans l’illégalité la plus totale. Il est évident que cette situation exacerbe les habitants et accentue de jour le jour le conflit qui risque, craignent les responsable de l’association sus citée de dépasser la confrontation sporadique pour passer à des hostilités fratricides à la lumière des informations qui font état de partage et vente de parcelles terrain du patrimoine collectif du douar.
L’un des tout premiers objectifs de l’association d’unification Ait Amer Ouali, créée en 2009, est réclamer l’arrêt des terrassements effectués sur des terres appartenant à l’ensemble du douar. Mais à ce jour la situation perdure bien toutes les instances représentant l’autorité de l’Etat dans la wilaya, soulignent les responsables de l’association soient officiellement saisies. Les habitants du douar semblent pour l’heure sombrer dans la lassitude, mais le réveil risque d’être dur et brutal pour le monde. Des options moyenâgeuses se profilent à l’horizon. Pour éviter le pire, la présence de l’Etat doit impérativement se manifester sur les lieux. De toute évidence, il y a lieu de prévenir l’incendie et, de l’avis général des habitants, le moyen le plus efficace n’est sûrement pas le statut quo ou les bulldozers.
B. Mouhoub