S’agissant de prédispositions économiques à même de stimuler le développement local, d’aucuns estiment que l’agriculture reste la vocation et la ressource première de la wilaya de Bouira.
Pourtant, le tourisme, une autre vocation en berne jusqu’àil y’a quelques années, est un autre secteur qui, une fois « défriché », redynamiserait, à coup sûr et davantage, le développement. Et à propos du défrichage du secteur, le wali nous affirmait, lors d’un entretien qu’il nous avait accordé au lendemain de son installation en 2008 : « Tikjda constitue notre capital. Elle nous interpelle tout particulièrement. Après le constat amer que nous y avons fait, on a décidé d’y inscrire une zone d’extension touristique. Pour ce faire, nous présenterons au ministère d’Aménagement du territoire et du Tourisme un dossier spécifique ».
Cette extension, en chantier, s’étendra au barrage Tilesdit, sur une dizaine de kilomètres, où l’ancienne base vie est en réaménagement pour en faire une auberge au profit du tourisme local.
Une fois réceptionnée, cette future auberge permettra de régenter une multitude d’activités : pêche, randonnée pédestre, kayak… A souligner que Tilesdit s’étend sur 12 kilomètres. C’est dire la possibilité d’exploiter un tel espace.
Djiar, ministre de la Jeunesse et des Sports en visite dans la région, en 2009, avait affirmé «l’installation d’ un centre de formation pour l’école d’avirons et de voile. Des disciplines à promouvoir car ne polluant pas et n’agressant pas l’environnement »
Cette démarche qui consiste à revaloriser et à tirer profit du barrage Tilesdit pourrait aussi être envisagée au niveau du barrage Oued Lekhal, dans la daïra de Ain Bessem et Koudiet Aserdoun,dans la daira de Lakhdaria. Cela sera d’autant rentable que ces barrages ne désemplissent pas de citoyens en quête de détente en été.
Hammam K’sana, le site le plus attractif de la wilaya après Tikjda, est un autre espace recelant des potentialités touristiques non négligeables. Situé dans le prolongement de la chaîne des Bibans et la forêt de K’sana, dans la commune d’El Hachimia et à 35 kilomètres de Bouira, le site dispose d’une source hydrothermale d’une qualité thérapeutique de tout temps recherchée par la population locale et celles des wilayas limitrophes. Même en jachère, Hamam K’sana ne cessait d’attirer du monde.
Le chantier engagé par un investisseur privé au niveau de la station thermale ne manquera pas d’attirer encore plus de monde. D’autant qu’ une fois réceptionné le chantier assurerait d’autres prestations que celles inhérentes à la cure thermale : transport, restauration, détente…
Tala Rana, dans la commune de Saharidj, est un autre espace présentant des atouts plus ou moins importants que ceux de Hamam K’sana. Connu et apprécié pour son eau minérale, son altitude et sa proximité avec Lalla Khedidja et Tamgout, le site focalise aussi l’intérêt de l’autorité locale.
A côtés de ces prédispositions naturelles, la wilaya a « hérité » d’un patrimoine historique qui remonte jusqu’à l’ère romaine. Auzia, l’actuel Sour El Ghozlane est la plus doté en la matière dans la wilaya.
En effet, c’est à El Hakimia, daïra de S.E.G, que se trouve le tombeau de Takfarinas qui a fait l’objet de restauration au même titre que le fort Turc de Bouira, la muraille et les portes de S.E.G. Des vestiges (pièces de monnaies et autres amphores) remontant à l’ère romaine ont été trouvées à Tachachit, dans la commune de El Adjiba. Ce qui laisse supposer qu’une « Cité romaine » est enfouie dans les parages. Tous ces vestiges existant, et d’autres à découvrir, sont un autre atout à impliquer dans la perspective d’un tourisme spécifique.
Toute cette projection, qui du reste est du domaine du largement possible, ne peut être menée à bon port, si, en amont, on n’accorde pas un intérêt à l’hôtellerie, le réceptacle d’un éventuel flux touristique. Et en la matière, Bouira ne recèle que deux hôtels bien classés.
Toute cette prédisposition et bonne volonté affichées pour redynamiser le secteur du tourisme serait vaine si en parallèle l’aspect sécuritaire n’est pas pris en charge. Matériellement, les sites, notamment ceux implantés dans les massifs forestiers ou en hautes montagnes, sont sécurisés. Cependant, psychologiquement la peur du terrorisme est là et il est handicapant. Pour y mettre un terme, la dimension communication est un autre aspect auquel il faudra accorder de l’importance. Cela a déjà réussi avec l’avènement du Festival de la chanson à Tikjda. Le site, rappelons-le, avait accueilli des milliers de familles. Le festival du tourisme de montagne, prévu à partir du 21 mars, participera sans aucun doute à en finir avec toutes ces appréhensions.
Salas.O.A

