Ali-Yahia Abdenour, président d’honneur de la LADDH et membre de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie, aile des partis politiques, a indiqué lors d’une conférence de presse, tenue, hier- matin à la maison de la presse, Tahar Djaout, que « la CNCD a décidé de marcher le samedi 5 mars », et de souligner que, « trois marches sont au programme de la prochaine action ».
Ainsi donc, comme annoncé par les membres de la CNCD, à l’issue de la réunion, tenue avant-hier, les trois marches s’ébranleront respectivement : Une du quartier de Aïn Benian vers la place des Martyrs.
La seconde à partir de Hussein -Dey vers la place du 1er Mai, et enfin,une autre marche est prévue à El Madania vers le boulevard des Martyrs, plus exactement au siège de la télévision et de la radio nationale.
La répression et l’interdiction des deux premières marches de la CNCD sont, selon le conférencier, « un manière de maintenir l’état de siège malgré la levée de ce dernier». Sur ce, explique-t-il, « nous n’avons pas besoin de dépôt de demande de marche puisqu’on n’ est plus sous état d’urgence ! ».
A une question relative à la scission née au sein de la CNCD, Me. Ali-Yahia a souligné que « certains veulent composer avec le pouvoir », dans un sens, où, explique-t-il en substance, certains veulent s’inscrire dans une logique qui leur permet d’être repéré par le pouvoir pour en faire son vis-à-vis. « Il n’y a aucun Zaïm au sein de la CNCD », a-t-il tenu à indiquer.
« Dans tout mouvement, il faut éviter l’exclusion », avertit l’avocat, et d’ajouter que « l’exclusion engendre la division et cette dernière engendre l’intolérance ». Selon le conférencier, l’intolérance « est un crime ! ».
A propos des mouvements qui secouent la société entre le soulèvement des étudiants, des médecins, des communaux&hellip,; Me. Ali-Yahia estime que « ces mouvements doivent se retrouver » pour constituer « un front commun contre le dénominateur commun de nos maux : le pouvoir ». et d’ajouter, qu’en 1988, les Algériens n’étaient pas dans la rue « pour demander de la semoule », mais, a-t-il dit « de la liberté car le peuple en consomme aussi ». Questionné sur les récentes sorties du ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, Me. Ali-Yahia a indiqué que « Medelci est un ministre des affaires Etrangères pour lequel, les affaires étrangères sont étrangères ! ».
Le conférencier a aussi évoqué le rôle de la presse dans ces mouvements, en mettant l’accent sur le rôle que doivent jouer les médias lourds, tout en exigeant « un changement du système et non pas un changement dans le système », a-t-il dit.
M. Mouloudj

