En plus des eaux usées qui coulent sur le monticule de terre affaissé s’ajoutent les eaux pluviales qui s’infiltrent à travers les fissures du sinistre, accentuant le mouvement du sol dans son inexorable chute vers la rivière.
Une famille évacuée, une habitation inclinée comme la tour de Pise, une route affaissée, un réseau d’assainissement éclaté et plusieurs maisons du versant sud/ouest du village menacées, tel est le lot des préjudices causés par le glissement de terrain dans cette région montagneuse de haute Kabylie. Les villageois nous ont avoué leur déception concernant la non prise en charge, au moment opportun, du glissement qui s’était déclaré il y a près de deux ans. Les écrits et les appels des villageois n’ont pas reçu l’écho escompté. Des responsables, et à tous les niveaux, se sont certes déplacés sur les lieux, ont constaté le danger qui menace les habitations et ont promis d’intervenir urgemment pour stabiliser le glissement, mais, malheureusement, une fois repartis, rien de concret n’est venu, depuis lors, pour rassurer les habitants. En plus des eaux usées qui coulent sur le monticule de terre affaissé s’ajoutent les eaux pluviales qui s’infiltrent à travers les fissures du sinistre, accentuant le mouvement du sol dans son inexorable chute vers la rivière. Un citoyen du village nous a déclaré avec dépit : « Rien ne se fera, ni maintenant, ni plus tard. C’est en été qu’il fallait conforter le site en canalisant les eaux usées et en installant des gabions. Maintenant, c’est trop tard, il faut attendre et prier Dieu de nous préserver ».
Actuellement, la route est coupée et les véhicules de transport transvasent leurs voyageurs qui descendent d’un véhicule, traversent la route à pied et remontent ensuite dans un autre pour poursuivre le chemin. Avec les rigueurs de l’hiver, les difficultés des montagnards vont encore s’accentuer. Les villageois prient jour et nuit pour que les poteaux électriques tiennent bon au risque de voir leur village plongé dans les ténèbres. Cela constituera une nouvelle source d’inspiration pour le chanteur Ferhat, le fils de Maraghna.
Kamel K.

