La célébration de la journée mondiale de la Protection civile a révélé mardi, le nombre très réduit des femmes activant dans ce corps des secours de la wilaya de Tizi-Ouzou.
Elles ne sont qu’une quarantaine d’agents de la Protection civile sur un effectif de plus de 900 agents pour toute la wilaya, tout grades confondus.
Mais elles apprécient visiblement leur métier et se sont bien intégrées. C’est le sentiment que deux d’entre elles qui ont exprimé à la Dépêche de Kabylie en marge de cette célébration qui leur est dédiée hier,le 1er mars.
»On est très à l’aise et respectées », a affirmé le Lieutenant Kader Ouiza. »On fait notre travail comme nos confrères hommes. On occupe des postes de responsabilité. On n’a jamais eu de problèmes ni avec les agents, ni à l’extérieur », a-t-elle ajouté Une autre doctoresse de la Protection civile a nuancé un peu plus cette situation.
Bien qu’elle affirme qu’elle se sent en famille au sein de la maison de la Protection civile, elle fait état toutefois de difficultés objectives sur le terrain, lors des interventions, plus particulièrement la nuit. Elle est médecin et elle effectue des gardes la nuit. C’est de cette façon qu’elle affronte un peu plus la difficulté du terrain que les autres.
»Il y a des gens indisciplinés lors de nos interventions surtout hors de la ville. On risque des agressions. Les gens ne nous laissent pas faire. », a-t-elle dit, en racontant comment lors d’une intervention, les parents d’un blessé l’ont empêché de faire son travail pour s’occuper de tout.
Une façon d’ignorer ses compétences et d’une manière brute, leur intérêt étant visiblement de ramener l’ambulance pour transporter le malade.
Le directeur de la Protection civile de la wilaya de Tizi-Ouzou, le lieutenant colonel Salamani Djamel, assure qu’il considère les femmes qui exercent dans son secteur comme »une cerise sur le gâteau ».
Est-ce qu’elles bénéficient d’un traitement de faveur? Il a laissé entendre que oui mais lorsque la tâche nécessitait un effort physique. »On les protège, ce sont nos soeurs. Mais pour le reste, elles font leur travail comme tout le monde », a-t-il dit.
C’est ainsi que la Protection civile de Tizi-ouzou a des femmes exerçant dans les transmissions, trois femmes médecins, une femme ingénieur en génie civil qui suit les travaux de réalisation de la nouvelle unité principale mitoyenne du nouveau siège de la direction de wilaya et des femmes versées dans la prévention.
Le Wali salue les femmes de la Protection civile
La wali de Tizi-Ouzou, M. Abdelkader Bouazghi, accompagné des autorités civiles et militaires locales, s’est rendu hier matin, dans ce nouveau siège pas tout a fait achevé mais dont la direction a commencé à occuper les lieux.
Il a salué les femmes qui y exercent et visité une tente où sont disposés les outils d’intervention de la Protection civile. Il a reçu également un bilan détaillé des activités de cette dernière. Il s’est intéressé ensuite aux locaux de la nouvelle direction, visitant plusieurs bureaux et saluant le personnel.
»C’est une fierté que d’avoir un aussi beau siège, moderne et qui répond aux conditions de la protection civile par rapport à d’anciens sièges dont certains sont hérités de la période coloniale. Le cadre de travail est agréable. Cela influera sur la qualité de service de la Protection civile », a ajouté le lieutenant-colonel Salamani pour qui l’unité principale est un acquis qui vient en renfort à toute une infrastructure existante. »On va tout faire pour la réceptionner au premier semestre 2012 », a-t-il ajouté.
S’agissant des principales critiques que reçoit la Protection civile et liées à l’arrivée en retard des secours.
Il répond. »Il faut que le citoyen nous comprenne”. On comprend qu’il est paniqué. Il vous appelle sur le 14 »Allo ! J’ai un blessé », il raccroche et il croit qu’en jetant un, coup d’oeil de la fenêtre il verra que l’ambulance est déjà là. Il faut qu’ils (les citoyens) comprennent que nos ambulances prennent le départ tout de suite après avoir reçu le coup de téléphone mais il lui faut du temps pour arriver », a-t-il expliqué citant le problèmes des embouteilles dans lesquels les ambulances sont prises parfois.
On va devenir tous pompiers
La Protection civile a lancé un programme de formation dans le secourisme de masse. »Il faut que tous les algériens et toutes les algériennes apprennent le geste qui sauve. On va devenir tous pompiers. Le programme a commencé. Ce sont des stages pratiques pour lesquels nous mettons des formateurs au niveau des maisons de jeunes de toute la wilaya de Tizi-Ouzou et dans toutes les daïras. On apprend aux candidats le geste qui sauve. Ensuite il y aura un fichier au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou. En cas d’incident majeur on leur fera appel. Il s’agit de leur apprendre à faire le massage cardiaque, le bouche à bouche et les positions latérales de sécurité », a expliqué le lieutenant colonel Salamani.
C’est le Dr Hammoum Ali, médecin chef, qui est chargé du lancement et du suivi de ce programme. »On déjà formé 119 secouristes et nous avons enregistré 350 nouveaux candidats. Toutes les unités secondaires font des promotions de secouristes de masse. Il y a un engouement pour cette formation», a-t-il assuré.
A la Protection civile de Tizi-Ouzou, les responsables sont conscients de l’immensité de la tâche qui les attend. Il s’agit de couvrir pas moins de 1500 villages. Le lieutenant colonel Salamani fait état d’une stratégie visant dans un premier temps à réaliser une unité dans chaque chef- lieu de daïra. »On passera ensuite à l’échelle communale», a-t-il indiqué. 11 unités sont déjà opérationnelles, trois en cours de réalisation et sept en cours de lancement. Notons que des journées portes ouvertes devraient suivre à partir d’aujourd’hui, mercredi la célébration de la journée sous le thème du « le rôle de la femme dans la Protection civile ».
Elles devraient se dérouler soit à la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-ouzou ou au carrefour du centre- ville, a indiqué un responsable de la direction de Wilaya.
Belkacemi Mohand Said

