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Le massif forestier en déperdition

Au tout début des années 1990, la commune d’Ath Laqser n’avait rien à envier aux régions à vocation touristique et près des 2/3 de sa superficie étaient recouverts d’une forêt très dense, constituée de multiples espèces végétales dominées par le pin d’Alep dont certains arbres étaient plus que centenaires. Malgré l’exploitation à outrance qu’elle a subi par les colons français et les multiples incendies volontaires de l’armée française, cette forêt a longtemps servi de refuge aux moudjahiddines durant la guerre de libération nationale et a ainsi conservé toute sa splendeur jusqu’à la fin des années 80. Hélas ! Ce trésor est en voie de disparition par la faute de l’homme: incendies volontaires, coupe d’arbustes et défrichage sauvage. Le comble dans tout cela est que ces actes criminels, écologiquement parlant, sont devenus un fait banal eu égard du manque de réactions de toutes les parties concernées. Les atteintes à l’environnement ne s’arrêtent pas là. En effet, l’environnement est entrain de subir de graves dégradations. Les fossés qui longent le CW 24 sont jonchés de bouteilles de bière et de vin jetées par les saoulards nocturnes. Les cours d’eau, principalement ceux qui bordent le chef-lieu de la commune, sont transformés en dépotoirs. Les centaines de tonnes de terre, jetées par les entreprises privées dans le lit de ces oueds, sont recouvertes de déchets de toutes matières, de ferrailles, de carcasses de véhicules, de briques, de parpaings, bris de verre, pneus usagés et autres cartons et emballages. En outre, par manque de civisme, des citoyens jettent leurs ordures ménagères n’importe où sans se soucier de l’impact sur l’environnement et sur leur santé.

De par ces multiples agressions et l’érosion accélérée des sols par la disparition de la couverture végétale, cette région est en phase de pré désertification. Il est souhaitable que les parties concernées, pouvoir public et société civile, prennent conscience et réagissent en conséquence, car il y va de l’avenir des générations futures.

Farid K.

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