Des rumeurs circulent ces jours-ci sur la décision du maître du judo béjaoui, Ouaret Sadek, d’arrêter la pratique de la discipline. Nous l’avons abordé lors d’une rencontre, et il nous a répondu avec une franchise inégalable
La Dépêche de Kabylie : Il y a une rumeur qui circule en véhiculant votre retraite pour le judo, qu’en est-il au juste ?
Maître Sadek Ouaret : La rumeur est fausse. Ses auteurs méritent amplement d’être pénalisés ainsi que tous les autres qui vivent par les mensonges. Le stylo et le kimono ont une place chacun dans ma tête et dans mon cœur. Il n’a jamais été question de prendre ma retraite.
Etes-vous encore capable de former d’autres champions ?
Sans aucun doute ! Dans le cas contraire, je ne garderais jamais le kimono sur mes épaules, loin de ceux qui dirigent les entraînements sur le tapis, avec un jean et un chronomètre, en attendant de recueillir le fruit des autres. Je suis un éducateur qui a sa propre méthode et je tiens à le rester toute ma vie.
Combien d’années espérez-vous rester encore, avant de laisser la place pour la relève ?
Je ne suis pas immortel. J’ai formé beaucoup d’entraîneurs et d’arbitres, et j’ai participé à l’ouverture de plusieurs sections de judo au niveau de notre wilaya. Pour ce qui concerne ma retraite, je ne l’envisage pas encore puisque j’ai toutes les potentialités physiques pour former beaucoup d’autres champions, Inchallah.
Pouvez-vous confirmer votre passage au 6e DAN ?
Oui, c’est vrai, je le suis depuis l’année 2011 et j’attends d’être régularisé par un diplôme car depuis que je suis 2e degré j’ai remis un dossier en mains propres à monsieur le président de Fédération de judo lors de mon dernier stage à Alger en juin 2010. Comme dit le proverbe : Tout travail mérite salaire. Paradoxalement, moi ce n’est pas pour un salaire, puisque je ne suis pas de la fonction publique. Depuis 1974, date de création du judo à El Kseur, j’ai toujours été bénévole.
Comment trouvez-vous du temps pour écrire et faire de la poésie ?
Oui, la littérature est un art aussi profond et large que l’océan atlantique. Je ne suis qu’un débutant, c’est dans ce sens, sans ornement ni fioritures, une fois de plus, je crois que j’ai de la place pour plusieurs arts.
Répondez–nous sincèrement. Etes-vous proche de la retraite sportive?
Je vais cette fois-ci faire une exclusivité à votre journal que je respecte beaucoup, étant donné qu’il m’ouvre à chaque fois qu’il y a nécessité une page pour m’exprimer, et j’en suis reconnaissant. J’arrêterai le judo, plus exactement à la minute où mon cœur s’arrêtera de battre, pas avant.
Quel est le message que vous voulez transmettre au public et à ceux qui véhiculent des rumeurs ?
Avec tous mes remerciements à votre journal et à tous ceux qui m’aident à oeuvrer dans le bon sens. Franchement, je n’ai ni l’âge ni le temps de m’occuper des blagues amusantes. Le bon Dieu est avec ceux qui font leur devoir et transmettent leur savoir.
Entretien réalisé par Zahir Hamour