Un monde fou ! Impossible de se frayer, un chemin, vers l’intérieur de la salle des conférences de l’APC de Béjaia où le wali tient, mercredi matin, une rencontre avec les élus APC et les représentants de la société civile.
A l’extérieur où se massent les retardataires, parviennent les échos tonitruants des remontrances d’Ahmed Hamou Touhami.
La mairie, estime-t-il, est très mal gérée malgré des caisses pleines à craquer. 261 milliards de centimes continuent de dormir dans les caisses de la municipalité au titre du budget 2010, une thésaurisation qui n’a d’égale que les carences en tous genres dont souffre la ville, accuse le wali. Avec des accents dignes d’un ministère public, le wali martèle un chapelet d’insuffisances en matière de bitumage des routes, d’habitat, de voiries, etc.
La réunion prend enfin des allures d’un congrès populaire Libyen quand le wali désignera nommément des fonctionnaires municipaux comme responsables de certaines tares; des fonctionnaires qu’il révoque séance tenante. Exit d’abords, le secrétaire général de l’APC, un septuagénaire qui aura passé 45 ans en poste ! Viré aussi, le subdivisionnaire de l’habitat et de l’urbanisme ! Le wali l’accuse ouvertement de prévarication en rapport avec le foncier, les permis de construire, etc. Une enquête diligentée par la wilaya a conclu à des collusions coupables dans l’affaire de la coopérative immobilière mitoyenne au stade de l’Unité maghrébine, dans laquelle les principaux bénéficiaires sont des responsables locaux de divers secteurs. Le wali a d’ailleurs donné lecture d’une dizaine de noms de responsables. Le maire et un de ses adjoints auraient, pour leur part, bénéficié de logements auprès de Géni-Sider qui construit un immeuble mitoyen à la Tour Nabila Djehnine, à Lekhmis, un chantier qui empiète sur le parking de … l’APC. Cette séance de mise à nu publique n’a, bien entendu, pas été du goût de tous. Les élus ont souvent protesté contre les méthodes du wali qui, estiment-ils, attentent publiquement à l’honorabilité des personnes.
Des personnes présentes ont, pour leur part, estimé que ce lavage public du linge sale pourrait prévenir la réédition de certains manquements à la responsabilité publique.
M. Bessa