L’action a été initiée avant-hier en face du siège de l’APC. Des jeunes ont pris l’initiative de signer une pétition qui sera adressée aux responsables locaux. En fin de journée, plus de trois cents jeunes ont porté leurs noms sur la liste. Après un affichage sur les murs, un appel a été lancé pour un rassemblement devant la mairie. Hier, des dizaines de chômeurs venus des villages de la commune se sont rassemblés à l’entrée principale de la mairie. Un débat a été ouvert entre eux pour voir comment porter leurs revendications. Les avis étaient divers. Certains proposaient de fermer l’APC jusqu’à la satisfaction de leurs revendications alors que d’autres voulaient dégager une commission qui allait prendre langue avec les responsables locaux. Contacté par nos soins à ce propos, le maire nous a répondu que dès l’appel au rassemblement, il a faxé le contenu au chef de daïra et à la wilaya. La commune d’Aït Yahia Moussa est l’une des communes d’Algérie où le taux de chômage est effarant quand on sait qu’il n’existe aucune entreprise pour absorber une partie de ce taux. Les jeunes se contentent de tamiser du sable pour survivre. « Nous allons nous organiser une fois pour toutes pour arracher nos droits. Nous sommes des laissés pour compte. Aucun avenir pour nous. Les dispositifs mis en place ne nous concernent pas », dira un intervenant aux autres. Et d’ajouter: » nous sommes contre toute forme de violence. Nous aurons nos droits pacifiquement. L’émeute ne sert à rien. Nous resterons ici jusqu’à ce que ce problème soit résolu car nous savons que nous sommes aptes à aller jusqu’au bout ». Sur le bureau du maire, ajoutera un autre jeune, il y a déjà plus de deux mille demandes d’emploi et ce n’est pas avec les trois mille dinars du filet social que le problème sera réglé. Au moment où nous mettons sous presse, d’autres jeunes arrivaient pour s’inscrire sur la liste. Nous y reviendrons.
A. O.