Ces femmes sources de vie et d’espoir

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La journée mondiale de la femme consacrée à rendre hommage aux femmes du monde ne doit en aucun cas oublier une frange de cette gent, qui, dans la discrétion la plus totale, voire dans l’anonymat, ont mis en péril leur propre vie pour venir à la rescousse de leurs proches en danger.

Il s’agit bien évidement de ces bénévoles ou donneurs d’organes au profit de certains de leurs descendants ou ascendants se trouvant dans le besoin vital d’être sauvés d’une mort qui les guette à tout instant.

Elles sont des dizaines en Kabylie et dans le pays entier à avoir exprimé leur disposition, leur altruisme avec courage et cela, dans un seul souci, celui de redonner une seconde chance et un autre espoir à la vie.

Si l’évolution de la médecine et de la technologie constituent le tremplin de l’amélioration des soins lourds, notamment les transplantations d’organes, qualifiées par les spécialistes de seul remède définitif pour s’en débarrasser de certaines maladies chroniques; dans notre pays c’est certainement cette disponibilité courageuse des femmes qui a pu propulser la greffe d’organes, chose qui se fait rare dans les pays occidentaux.

C’ est ce que révéle un bénéficiaire de greffe rénale effectuée en France en 1994, dont le donneur n’est que sa propre mère «Arrivant à l’hôpital où je devais être opéré leur personnel soignant et même les malades se demandaient comment j’ai pu être programmé à une greffe après trois ans passés en hémodialyse, alors que là-bas, l’attente dépasse dix ans’’.

Notre greffé nous a avoué que sa mère insista pour lui donner son rein ; car ‘’elle ne peut supporter de voir son fils effectué trois fois par semaine à l’hôpital des séances d’hémodyalise ’’ ce geste avait subjugué le juge de Paris qui l’a entendu pour vérifier la libre volonté de la maman loin de toute influence ou force de donner son rein.

“A la question du juge d’expliquer à la future donneuse de rein que même cet organe qu’elle donnera pourrait cesser d’activer’’, rapporte notre interlocuteur, la mère répondra d’une manière sèche et naïve ; mais sûre d’elle ‘’ je lui donnerai s’il le faut le second’’.

Ce greffé qui va fêter dans quelques jours, son 17éme anniversaire de sa greffe mène une vie comblée avec une mère toujours en vie. ‘’Ma maman m’a fait naître deux fois’’ cloncluera ce greffé. Les donneurs ne sont pas seulement des méres mais il y’a aussi des sœurs qui ont sauvé leur frères ; comme cette jeune étudiante de Tazmalt ayant donné son rein à son frére, une autre qui l’a donné à son pére et la liste est longue.

Makhlouf avait 40 ans, quand il tomba pour une insuffisance rénale terminale.Il savait avec son métier d’infirmier que sa vie est en danger, et que seule une greffe pourrait le sauver. Il dira aussi que sa sœur même mariée n’a pas tardée à manifester son souhait de lui offrir un de ses reins. Le temps nécessaire de préparer ce grand rendez -vous, Makhlouf est complètement guéri, grâce au courage et à la fraternité de sa sœur ; aujourd’hui, elle se dit fière de voir son frangin en bonne santé. Un des anciens greffés de rein qui fait son suivi dans un hôpital de la capitale, nous a raconté une anecdote ’’ j’ai vu une jeune fille éclater en sanglots après que la médecin lui ait avoué l’impossibilité d’offrir son rein à son petit frère souffrant d’une maladie chronique, car il y’a incompatibilité entre eux’’.

La volonté et la détermination de vouloir sauver son frère souffrant coûte que coûte est un geste sublime et qui honore cette femme.

Aujourd’hui,beaucoup parmi ces gens qui vivent avec un organe d’autrui; souvent un rein, ont eu cette chance de reprendre goût à la vie grâce à ces femmes, mères et soeurs qui ont accepté de subir une lourde intervention chirurgicale et de soustraire de leur intérieur un organe vital pour le mettre à la disposition des ‘’ayant droits’’.

Si la transplantation d’organe représente un second souffle de la vie, ces femmes donneuses d’organes sont la source même de la vie ; une grande leçon d’altruisme à la gent masculine. Bonne fête aux femmes.

Nadir Touati

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