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Séquestration du P/APC pendant 14 heures !

La carrière d’extraction d’agrégats projetée à Mahfouda n’entrera pas en exploitation. Toute la machinerie a été démantelée, jeudi vers minuit, comme réclamé par les villageois.

Des villageois en colère qui auront ainsi obtenu gain de cause après avoir eu recours à une action autant inédite qu’extrême.

Depuis le matin à 10 heures, ils avaient mis en séquestration le maire de Bouhamza pour ne le relâcher que quatorze heures plus tard. Le temps d’âpres pourparlers entre les notables du village, des représentants des pouvoirs publics ( daira de Seddouk, Parquet d’Akbou, gendarmerie, etc) et des groupes organisés de la région ( notables, imams, cadres associatifs, comités de villages). Le problème du projet de carrière d’agrégat de Mahfouda tombe ainsi à l’eau au moment même où il allait prendre consistance. Après deux ans d’hésitations, les services des mines de la wilaya de Béjaia ont, tout récemment, délivré leur visa à l’entrée en exploitation de cette carrière dont le principe était combattu dés le début par les habitants de Mahfouda. Le maire qui allait, une nouvelle fois, à une séance d’explications avec les villageois, est cette fois- ci pris à partie par des notables fulminant contre la nouvelle de la délivrance d’un arrêté d’exploitation de la carrière. « Il nous a berné tout ce temps, c’est lui-même qui a facilité l’obtention de l’autorisation d’exploitation », accusent les notables de Mahfouda qui décident derechef de retenir le P/APC jusqu’au démantèlement effectif des équipements de la carrière. Commune montagnarde plutôt déshéritée, Bouhamza entend se saisir de la moindre opportunité permettant de ranimer un tant soi peu l’activité économique. C’est dans cet esprit que le maire, Mohamed Belkhiar, indique avoir agi dans l’affaire de la carrière d’agrégats. « Mais je ne suis pas sûr d’être plus averti des intérêts des villageois que les villageois eux-mêmes », dira-t-il, hier matin, dans une déclaration à La Dépêche de Kabylie. Une réaction très « sportive » pour un maire qui aura vécu 14 heures de captivité et qui proclame demeurer à son poste pour « servir la collectivité ».

M.B.

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