Suspendus de leurs fonctions depuis maintenant plus de trois ans, les trois membres de la section syndicale des agents de la Protection civile de Béjaia reviennent à la charge en criant à l’injustice.
S’estimant « exclus arbitrairement » de leurs fonctions, les trois syndicalistes comptent entrer en grève de la faim à partir du 20 mars prochain, pour faire valoir leurs droits.
Ils rappellent dans une déclaration rendue publique que leur exclusion « arbitraire » est intervenue au lendemain d’une action de protestation des agents en repos décidée par la section syndicale des agents de la Protection civile de Béjaia en juillet 2007. « Après avoir constaté que les portes du dialogue sont fermées (…) une action de protestation concernant exclusivement les agents en repos a été décidée pour le 02 juillet puis reportée pour le 09 du même mois (…) » rappellent les trois syndicalistes. Cette action de protestation, selon eux, avait été jugée illégale par l’employeur, d’où leur exclusion.
Depuis, les trois syndicalistes font le pied de grue en attendant une réintégration qui tarde jusqu’à maintenant à se concrétiser, cela d’autant plus que les trois jugements rendus par le Conseil d’Etat sont en leur faveur. Ne voyant rien venir de leur employeur, les trois syndicalistes vivant depuis des années, dans la souffrance quotidienne projettent comme ultime recours d’entrer en grève de la faim pour se faire entendre, tout en dénonçant la « politique de deux poids deux mesures » de la direction générale de la Protection civile dans la prise de décisions.
« Nous constatons qu’il y a deux poids deux mesures dans la prise de décisions de suspension. Certains personnels de notre corporation dont certains officiers sont privilégiés par rapport à nous » s’indignent les trois syndicalistes contestataires, en faisant remarquer que des officiers de la protection civile de Bejaia avaient pris part à l’action de protestation organisée en juillet 2007 dans les locaux de la Direction mais ne sont pas suspendus de leurs fonctions et perçoivent l’intégralité de leurs salaires malgré « les fautes professionnelles et disciplinaires » qu’ils auraient commises, contrairement à eux. Réunis le 08 mars dernier, les travailleurs de la Protection civile de Béjaia se déclarent solidaires de l’action des trois syndicalistes suspendus de leurs fonctions, tout en demandant leur réintégration.
Dans un communiqué de presse publié avant-hier, samedi, les travailleurs de la Protection civile de Béjaia ont émis des réserves quant au contenu de leur nouveau statut particulier qui a été élaboré de leur avis, « pour servir les intérêts des officiers notamment les officiers supérieurs ». Ils citent en exemple les articles 27, 28, 29, 107 visant, d’après eux, « à museler les libertés d’expression et la liberté de l’exercice syndical et le droit de grève ». Le nouveau statut particulier de la Protection civile, dénonce-t-on, a été élaboré par l’administration sans associer les représentants des travailleurs. Résultat : ce statut a été unanimement rejeté par les travailleurs de la protection civile de Béjaia lors de leur réunion du 08 mars dernier.
Pour ces travailleurs, l’urgence réside dans « la réintégration et l’indemnisation de tous les syndicalistes exclus sans conditions, assurer le libre exercice du droit syndical consacré par la Constitution, la réouverture du bureau de la section syndicale au niveau de l’unité centrale de la protection civile, l’arrêt des poursuites judiciaires à l’encontre des représentants de travailleurs, l’ouverture d’un dialogue avec les représentants des travailleurs pour assainir toutes les situations pendantes, l’ouverture d’une enquête sur la destination de l’argent de la coopérative et des œuvres sociales de la Protection civile».
Tout en appelant à une réunion extraordinaire dans les locaux de l’unité principale, les travailleurs de la protection civile de Béjaia demandent le renvoi sine die de leur statut particulier qui demeure en deçà de leurs attentes, tout en réclamant l’ouverture d’un débat avec la base et leurs représentants. Les travailleurs mécontents demandent également le « départ de quelques chefs de services » qui sont, à leurs yeux, « irresponsables et véreux » et la réintégration des officiers mutés « illégalement » à leurs postes au niveau de l’unité centrale.
Et les sapeurs pompiers de Bejaia menacent sur les éventuels « dérapages » que seule l’administration assumera au cas où leurs revendications ne seraient pas prises en charge dans les meilleurs délais. « L’administration demeurera seule responsable devant tout dérapage pouvant survenir et tous les travailleurs sont prêts à soutenir les travailleurs exclus. S’ils décident d’une grève de la faim ou de la fermeture du siège de la Direction, voire s’ils s’immolent par le feu nous les soutiendrons et nous nous immolerons nous aussi avec eux » avertissent-ils.
Dalil S.

