Site icon La Dépêche de Kabylie

Bouira : Marche et sit-in des propriétaires de fusils de chasse

Le choix de la Journée nationale des handicapés pour l’organisation d’une marche et d’un sit-in, n’est pas fortuit pour les centaines de propriétaires de fusils de chasse qui n’ont de cesse depuis 1993, d’exiger la restitution de leurs biens.

En effet, s’estimant handicapés par le fait d’avoir été dépossédés de leurs armes, les citoyens de Bouira, la plupart des personnes du troisième âge ayant combattu le colonialisme à l’époque, sont toujours dans l’attente et dans l’espoir surtout de revoir un jour leurs fusils.

Après moult déplacements au ministère de l’Intérieur, du Groupement de gendarmerie de Bouira, et de toutes les autorités civiles et militaires en charge de leurs épineux dossiers, les vieillards ont décidé lors d’une Assemblée générale de reprendre le chemin de la protesta en organisant une marche pour aujourd’hui lundi, qui s’ébranlera de la place des Martyrs du chef-lieu de wilaya jusqu’au siège de la wilaya où ils tiendront un sit-in pour exiger la restitution de leurs armes. Pour rappel, près de 12.000 armes avaient été confisquées à l’époque, conformément aux instructions du ministère de l’Intérieur, sur ce nombre impressionnant, près de la moitié n’auraient toujours pas été rendue à leurs propriétaires.

Toutefois selon des protestataires, de nombreux fusils de chasse déposés au niveau des sûretés de Daïras ont été rendus à leurs propriétaires, ce qui n’est pas le cas des armes déposées auprès des brigades de gendarmerie. Pour Aâmi Brahim, septuagénaire bon pied bon œil, cette injustice n’a que trop duré : « Des restitutions (d’armes, ndlr) ont eu lieu, très peu et par piston de surcroît ! Pour cela, nous exigeons la restitution de toutes les armes confisquées et que cela s’effectue dans la transparence… »

Les déclarations de notre interlocuteur vont dans le même sens que l’appel de la Coordination nationale pour la restitution des fusils de chasse qui souligne que : “…les prétextes sécuritaires ne sont pas acceptables puisque la vente et l’achat des armes et munitions sont libres.’’ La semaine dernière, des propriétaires de fusils de chasse ont fermé les sièges de l’APC d’Aghbalou et de la daïra de M’chedallah pour réclamer la restitution de leurs armes.

Pour ces contestataires rencontrés lors de ce rassemblement, il est injuste, voire même inconcevable que l’Etat restitue des armes à certains et non pas d’autres. Ce serait près de 34 fusils qui auraient été restitués à travers la commune d’Aghbalou, selon nos interlocuteurs. Le comble dans toute cette histoire, indiquent-ils, c’est que la plupart des personnes à qui on a restitué les armes habitent en zones sécurisées, c’est-à-dire à l’intérieur des agglomérations, contrairement à eux, qui résident en périphérie. Selon les chiffres avancés par certains protestataires, dans la seule commune d’Aghbalou, ils sont près de 800 personnes à avoir remis leurs fusils de chasse à la Gendarmerie en 1993.

Hafidh.B

Quitter la version mobile