Les autos-écoles de la wilaya de Bouira sont au bord de l’implosion. Les gérants contestent, en effet, leurs conditions de travail, et le peu de crédit que leur accorde leur tutelle, à savoir ladirection des transports de la wilaya de Bouira. Afin d’en savoir plus sur les raisons de leur mécontentement, nous avons pris attache avec M. Ali Mehidi, secrétaire général du syndicat des auto-écoles au niveau
de la wilaya de Bouira (UGTA).
En premier lieu, ce dernier évoque, sur fond de lassitude, le problème récurrent que pose le circuit : «On exerce sur le circuit du stade communal de Bouira depuis 2007, qui était, à la base, un circuit provisoire, en attendant la réfection de celui de Haïzer. Mais avec le temps, le provisoire s’est pérennisé». Interrogé sur ce qui a été fait pour régler ce problème, il répondra: «On a introduit plusieurs demandes, mais chaque service se dégage de toute responsabilité et nous laisse dans le désarroi et le flou le plus total». A propos de ce qu’il qualifie de trop-plein d’agréments des auto-écoles, le syndicaliste dira : «Vous savez, notre profession va de mal en pis, à cause du surnombre d’agréments. La direction des Transports inonde la wilaya d’autos-écoles. C’est une profession sérieuse, pas un passe-temps !». Nous l’interrogeons sur un point qui ne fait pas l’unanimité auprès des candidats, à savoir le délai d’attente entre chaque examen, il rétorque de la sorte : «Vous croyez que cela nous fait plaisir de faire attendre un candidat tout ce temps ! Il n’est dans l’intérêt de personne, mais cette réglementation vient de notre tutelle, il nous est formellement interdit d’avoir plus de deux examens par mois». Plus loin, il expliquera l’origine de cette décision incompréhensible pour tous : «A la base, cette décision a été prise en mai 2008 pour les immigrés. Je m’explique : les jeunes expatriés venaient passer le permis ici, faute de ne pouvoir l’obtenir dans leur pays de résidence. Alors cela a créé une grande confusion, et notre tutelle a pris cette mesure, mais le hic, c’est qu’elle fut appliquée pour tous, sans aucune distinction». Abordant le sujet de la pénurie d’examinateurs à Bouira, il tire la sonnette d’alarme : «Officiellement, la wilaya de Bouira est dotée de sept examinateurs, mais les faits sont là. On ne dispose que de deux et dans le meilleurs des cas de trois, ce qui est très insuffisant par rapport au flux de candidats. Si cela continue ainsi, on sera dans l’obligation de repousser continuellement, voir même refouler des candidats». Un moniteur se joint à la discussion et souligne : «On est des formateurs, des éducateurs et non des commerçants comme certains peuvent le dire. On exerce un métier noble et qui demande beaucoup de sacrifices». Rebondissant sur cette intervention, M. Mehidi confirme ces propos et ajoute : «Notre syndicat est affilié à l’UGTA, car on se considère comme des pédagogues et non des commerçants en quête de profit, comme le préconisent nos confrères de l’UGCA». A propos de l’épineuse question des tarifs appliqués par les auto-écoles et qui sont loin d’être uniques et fixes, d’un air embarrassé notre interlocuteur nous répond : «C’est le seul point qui fait honte à la profession, car on n’a jamais pu trouver un terrain d’entente entre les différentes auto-écoles, et certains Allah yehdihoum font du dumping et cassent les prix». Cela étant dit, il termine par une note d’espoir : «On espère que nos revendications soient prises aux sérieux par les pouvoirs publics, et que la plate-forme de nos revendications, qui a été introduite lors de l’assemblée générale nationale le 4-12-08 soit prise en considération, car jusqu’à maintenant, c’est le silence radio».
Ramdane B.

