Les handicapés représentent près de 2 % de la population

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L’Algérie célèbre la Journée nationale des inadaptés mentaux et pour cela, des associations chargées de la prise en charge de cette frange de la population, à l’image de celles d’Akbou et de Semaoun, ont concocté chacune à sa manière, des programmes festifs pour tenter de mettre au devant de la scène cette catégorie humaine et sensibiliser par la même occasion les autorités pour sa meilleure prise en charge.

La wilaya de Béjaia, à elle seule, enregistre près de 2% d’handicapés sur l’ensemble de la population. Un millier et demi sont des handicapés physiques et moteurs, 744 sourds-muets, 1145 handicapés visuels et 1260 polyhandicapés. Même s’il y a une journée consacrée à sa célébration au niveau national et une autre au niveau planétaire, l’handicapé en Algérie n’est pas, à proprement parler, protégé. Il est tout simplement livré à lui-même n’en déplaise aux autorités chargées de sa prise en charge.

Bien évidemment, il y a certaines âmes charitables lesquelles continuent, contre vents et marées, à aider ces bénévoles qui se sacrifient pour cette noble cause en créant des associations travaillant dans le but de préparer ces citoyens à leur insertion professionnelle.

C’est ainsi que ces quelques associations ont ouvert des centres de formation spécialisés tout en menant un combat pour sensibiliser les pouvoirs publics à leur apporter une aide financière à même de pérenniser leur existence et permettre ainsi à cette catégorie humaine d’être assistée, ou encore mieux, d’être préparée à une insertion dans le monde du travail d’autant plus que les textes réglementaires obligent les patrons à recruter un pour cent de leur personnel de cette catégorie marginalisée par ailleurs. L’état doit s’impliquer dans la prise en charge de ces difficultés multiformes rencontrées par ces centres de formation. Ces enfants ont le droit, à l’instar des tous les autres enfants algériens, d’être pris en charge pour leur assurer l’éducation et les soins nécessaires afin de leur permettre d’appréhender l’avenir sous de meilleurs auspices. L’association pour la défense, l’éducation, la formation et l’insertion des inadaptés mentaux d’Aokas a, pour faire passer ses stagiaires du statut d’assistés à celui de productifs, ouvert en 2004 des ateliers protégés d’élevage de lapins et de poules pondeuse financés par l’unité de gestion des projets d’une organisation non gouvernementale. Outre ces projets, elle a organisé il y a plus d’une année de cela, un séminaire ayant réuni des spécialistes en la matière, les éducateurs dans le domaine et les membres des différentes associations oeuvrant dans l’intérêt de l’inadapté mental pour continuer à sensibiliser les autorités quant à la prise en charge de cette frange de la population démunie. Cette rencontre, placée sous le thème de l’inadapté mental et son insertion dans un emploi protégé a été l’occasion de faire un constat sur la situation du secteur et de faire des propositions à même de redonner un espoir à ces personnes aux besoins spécifiques. Les conférenciers ont traité durant cette rencontre, de l’insertion socioprofessionnelle, de la loi nationale et la convention internationale sur l’handicapé des sources de financement des centres psychopédagogiques et de la prise en charge réelle de l’handicapé dans son ensemble. Dans son intervention, un cadre de la direction de la formation professionnelle a explicité le dispositif législatif et réglementaire de prise en charge des jeunes handicapés. Il parlera de l’insertion de cette frange de la population dans les sections intégrées avec les non handicapés, dans les sections spéciales pour ceux ayant un lourd handicap et enfin dans les sections détachées, c’est-à-dire celles qui sont gérées par les associations et organismes demandeurs. Le conférencier rappellera qu’il y a quand même six centres de formation spécialisés à travers le territoire national. Trop peu pour un aussi grand pays et un aussi grand nombre d’inadaptés…. Par ailleurs, il citera le cas de la section des non voyants qui a été créée à Béjaia grâce à la ténacité et à la volonté de cette corporation. Oui, effectivement, la ténacité et la volonté des membres de ces associations ont porté leurs fruits mais où est la volonté des pouvoirs publics ?

Cette catégorie d’enfants est devenue une tare pour les pouvoirs publics alors qu’avec un minimum, elle peut être sauvée. Cette frange de la population représente un nombre de plus en plus important de la population et il est temps qu’on s’en occupe plus sérieusement d’elle afin que nul ne se sente délaissé ni abandonné.

A. Gana

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