Au marché de Souk El Tenine, c’est encore et toujours la cherté. Les consommateurs, notamment ceux à faible revenu, n’ont malheureusement que leurs yeux pour regarder.
Avant-hier, jour de marché hebdomadaire, les lieux ne grouillaient pas de monde. Chose curieuse, car, jadis en pareille occasion, il était difficile de se frayer un passage tellement les clients étaient nombreux. Les coudes à coudes et l’épaule contre une autre étaient souvent de mise. Les gens se ruaient pour faire leurs emplettes. Avant-hier, donc, ce n’était pas le cas, les allées étaient aérées, au grand dam des vendeurs. Il devient, du coup, évident que quelque chose ne tourne pas rond. Les fruits et légumes sont hors d’atteinte encore une fois. Les prix affichés ont confirmé notre idée, la cherté est de retour ! A commencer par la pomme de terre qui se vendait il y’a quelques jours à seulement 25 DA le kilo et qui s’envole pour atteindre 45DA. Presque le double ! Le chou fleur et la courgette se sont fixés à 80 DA. La laitue et les artichauts se monnayent à 70DA. Les petits pois ne sont accessibles qu’à hauteur de 90DA. Les piments et les poivrons sont affichés à 130 DA le kilogramme. La tomate, quant à elle, se vend à 50DA. Les carottes et les navets à 40 DA. Cela explique largement l’absence de brouhaha et de bousculades au marché de Souk El Tenine. Les rares clients ne font, du coup, que regarder et écarquiller les yeux en lisant les prix sur les étals. «A ce rythme, nous ne pourrons plus subvenir aux besoins de nos familles. Il est grand temps que l’on se penche sur la politique des prix. C’est trop cher on ne peut plus y faire face», se désole un citoyen.
Les viandes, rouges et blanches, hors d’atteinte
Les consommateurs n’osent plus franchir le seuil du boucher, le kilogramme de viande coûte plus que ce que perçoit un ouvrier moyen (600 DA/jour) en une journée de travail. La sardine se fait rare et trop cher, 200 à 300 DA le kilo. La viande congelée, pourtant sans grande valeur nutritive, continue d’occuper le haut du tableau en s’affichant allégrement à plus de 600 DA. Pour le poulet vidé le prix est astronomique, 330 DA le kilogramme. Celui du poulet vivant est juste en dessous à 250 DA. Une volaille de trois kilos reviendrait à 750 DA. Ces subites augmentations ne sont nullement justifiées. Les prix de l’aliment de volailles et du poussin, par exemple, n’ont pas bougé. Seul la spéculation et la voracité des barons du marché peuvent être à l’origine de cette flambée qui torture le consommateur. Les services censés le protéger préfèrent, semble-t-il, le confort de leurs bureaux.
Hocine Taib

