Qu’est devenu le projet des retenues collinaires ?

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S’il y a bien un secteur sous-exploité dans la daïra de M’Chedallah, c’est bien celui des ressources hydriques qui ne peuvent pourtant être qualifiées que d’exceptionnelles sinon fabuleuses si l’on inclut la phénoménale source noire d’Illiten, celles à un degré moindre de Thala Rana et Thala N’Vouhrev. Toutes les trois sont situées en haute montagne dans la commune de Saharidj. D’exceptionnels débits d’eau qui jaillissent sous terre, avec l’un des taux les plus élevés à l’échelle nationale en matière de pluviométrie et chutes de neiges et ce, pour ne citer que les ressources hydriques les plus apparentes, car d’autres communes recèlent d’importantes et nombreuses nappes phréatiques qui ne demandent qu’a être exploitées. Plusieurs tentatives de captage de ces innombrables ressources en surface de la part de quelques élus de plusieurs communes sans restées sans suite, à l’image du dossier de la retenue collinaire du lieudit Azaghar, à proximité d’Avaali dans la commune de M’Chedallah ficelé une première fois en… 1982 et relancé en 2006, avec élaboration d’une nouvelle fiche technique sans aucune suite a ce jour.

Un 2e dossier d’une autre retenue collinaire au lieudit Assif Rana à Ath Yekhlef toujours dans la commune de M’Chedallah a été établi la même année en 2006 et a subi le même sort que le précédent. Ces deux dossiers croupissent dans les tiroirs des services de l’hydraulique et ceux de l’agriculture. Ces projets risquent de ne jamais voir le jour. Comment en serait-il autrement quand des ouvrages de captage et d’emmagasinement d’eau déjà existants sont abandonnés depuis des années a l’exemple du mini barrage (digue) d’Assif Assemadh, réalisé par les français, désenvasé et curé en 2009 mais qui n’est ni exploité ni entretenu ? Ce mini barrage en plus de drainer des eaux de pluie de plusieurs importants ravins reçoit le surplus de débit de la source noire qui faisait tourner, faut-il le rappeler, les turbines de la centrale électrique d’Illiten, ce qui donne une idée quant à son débit. L’abandon de ce barrage, dont le rejet rejoint Assif N’Sahel pour se mélanger aux eaux usées, s’explique par le fait que le canal d’acheminement de l’eau vers les terres agricoles sur environ 20 km est détérioré en plusieurs endroits. Ce canal réalisé en même temps par les français, pour irriguer leurs fermes d’Oughazi, a cessé de fonctionner dans les années 1980, faute d’entretien après avoir servi durant plus de 60 ans à l’irrigation de 3 578 hectares de surfaces agricoles utiles et cela rien que pour les terres des fermes appartenant aux colons devenues «biens vacants» après l’indépendance. Ce chiffre n’inclut pas des dizaines de milliers d’hectares appartenant a des particuliers des communes de M’chedallah et Chorfa, qui ont bénéficié de ce canal avant que l’eau ne cesse de couler. Il y a bien des tentatives de compenser la perte stupide de ce canal par d’autres moyens, tel que de puiser dans les nappes phréatiques a partir des forages financés par l’Etat. Ce système d’irrigation ne couvre même pas le 1/10e des terres irriguées à partir de l’ancien canal.

L’idéal est le recours aux retenues collinaires sur les sites techniquement acceptables, sans cela il serait inutile de parler de relance agricole dans la région de M’Chedallah.Hélas ! Vu que tous les regards sont braqués sur le barrage de Thilesdith (Bechloul) il y a vraiment peu de chance que les dossiers de ces deux retenues soient déterrés, à moins d’une intervention de haut niveau.

Oulaid Soualah

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