Bab El Web à Bab El-Oued

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Le créateur du personnage Chouchou s’est, cette fois-ci, détaché de la comédie humoristique de Gad El Maléh en se lançant dans une nouvelle aventure avec Faudel et Sami Naceri, le célèbre artiste de la comédie française Taxi.Le cinéaste algérien résidant en France garde visiblement de forts liens avec sa ville natale Bab El Oued. Il s’intéresse plus particulièrement au quotidien de la nouvelle génération de la ville, où il a déjà abordé ce thème dans Bab-El- Oued City. Merzak Allouache ne cesse jamais de nous impressionner puisque il est toujours au courant des nouveautés des quartiers populaires : la mode du dernier dialecte, expressions, astuces…et bien d’autres. On croirait bien qu’il vit toujours à Bab-El- Oued.Dans cette nouvelle comédie, Allouache traite les problèmes que traversent deux frères émigrés qui habitaient lyon, une ville du sud est de la France et qui se retrouvent, aujourd’hui vivre, malgré eux à Bab-El-Oued. Faute de caprice d’un papa qui voulait rentrer chez lui pour finir ses derniers jours!Obsédé par l’idée de retourner en France, le jeune Bouzide un personnage qui est joué par faudel, occupe tout son temps chez Tchoutche, le gérant de Bab-El-Oueb, célèbre cybercafé de la ville où il devient un important internaute et un bon ami de Tchoutche. Bouzid passe ses jours à tchatcher avec des jeunes français à travers qui, il espère rejoindre le pays de son enfance.Son frère aîné, Kamel, un personnage joué par Samy Naceri, est par contre quelqu’un de « zen », calme, un gentil vendeur illicite de cigarettes. Un réaliste qui prend les choses telles qu’elles pour subvenir aux besoins de sa petite famille habitant dans un petit appartement: sa mère, un rôle qui a été attribué à Farida Saboundji et sa jeune sœur, une nouvelle figure dans le domaine artistique. Un beau jour, comme de coutume, Kamel va consulter sa boîte E-mail à Bab- El- Ouad. Surprise ! Florence arrive dans une semaine à Alger, un personnage joué par Julie Gayet. Choqué, les yeux rivés sur l’écran, il n’en revient pas. Bouzid lance un cri et rejoint tout de suite Tchoutche pour lui lancer la nouvelle. Kamel ne croit pas à ce qui lui arrive. En tout cas il ne s’y attendait certainement pas. S’ensuit une série d’événements, de péripéties et de coups de théâtre plus ou moins croustillants, mettant aux prises les personnages Kamel et Bouzid incarnés par Faudel et Samy Naceri. La seule et brève apparition de Gad el Maleh déclenche le rire général dans la salle, à telle enseigne qu’on est en droit de se demander si la présence de ce comédien n’est plus un passage obligé, une sorte de faire-valoir pour tous les films de Allouache, après l’immense succès de Chouchou. Ce dernier, malheureusement pour le réalisateur, devient une inévitable base de référence et de comparaison pour tout ce qu’entreprend Allouache, condamné à faire mieux, du moins aussi bien que ce repère filmique. Mais en évitant de s’en remettre à ce faux baromètre, force est d’admettre que Bab El Weba laissé les premiers spectateurs algérois sur leur faim, ou plutôt sur un goût d’inachevé.

Fazila Boulahbal

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