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Le collège sans directeur et sans surveillant général

Comme chaque début d’année, il est maintenant devenu une tradition : c’est la valse des directeurs dans plusieurs établissements de la wilaya, si bien que la rentrée scolaire n’a pas eu lieu le même jour pour tous les élèves. Au collège de Tamdikt dans la commune de M’kira les collégiens n’ont rejoint l’école que trois jours après. Cette situation a été créée par l’absence de responsables. En effet, aussi bien le directeur que son adjoint, c’est-à-dire le surveillant général, ont déjà reçu leurs affectations pour rejoindre d’autres établissements. Il fallait donc prévoir ce genre de problèmes avant que les commissions paritaires ne siègent pour un quelconque mouvement. Après quelques jours de congé supplémentaires, une commission de la direction de l’éducation a finalement demandé à l’ancien directeur d’assurer la rentrée scolaire. Ce collège implanté dans une zone rurale a connu au moins cinq directeurs depuis son inauguration à la fin des années 1990. Ceci est, à chaque fois, a été dénoncé par les parents. “Pour qu’un établissement scolaire puisse obtenir de bons résultats, il faudrait réunir au moins deux conditions essentielles : La stabilité du personnel et les moyens matériels”, nous a déclaré un parent venu inscrire sa fille en deuxième année moyenne. Pour les moyens, cet établissement commence à acquérir le minimum, lorsque l’on apprend qu’il a déjà bénéficié du chauffage. A ce niveau, l’eau potable manquebeaucoup. L’établissement est alimenté au moyen d’une citerne. L’autre projet attendu dans ce CEM reste tout de même la réalisation d’une cantine. Cette dernière tarde à être lancée car, l’avons-nous appris, les autorités locales n’arrivent pas à dégager un site pour la construction d’un réfectoire. A Tamdikt, tout comme dans les zones rurales, l’absence de terrains communaux entrave la concrétisation de nombreux projets. Il faudra dire dans ce contexte que les élèves de ce collège n’ont jamais fait d’éducation physique, pourtant cette discipline existe bel et bien dans les examens de fin de cycle. Tout comme pour la cantine pour laquelle le lancement tarde à être donné, à cause de terrain, ces collégiens sont privés de sport pour absence d’aire de jeu. En tout cas, les professeurs que nous avons approchés nous ont déclaré qu’ils n’étaient guère à l’origine de la situation dans laquelle s’est retrouvé leur établissement après la mutation des deux responsables suite à leur participation au mouvement. “Si la rentrée n’a pas eu lieu comme prévu, cela ne nous concerne aucunement. Car pour éviter ce genre de situation, il fallait peut être réfléchir comment faire démarrer l’école sans directeur et sans surveillant général”, nous ont dit à l’unanimité les enseignants pour dissiper toute équivoque.

Amar Ouramdane

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