Epreuves marquantes

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(2e partie)

Continuant son chemin, il trouve à la lisière de la forêt un aigle et ses petits affamés, qui le supplie de lui donner à manger. Pris de compassion, il lui procure du gibier. Pour le récompenser de sa générosité, l’aigle lui remet une plume, et lui dit :“-Si, un jour, tu as besoin de nous, jette cette plume au feu et nous serons, mes petits et moi à tes côtés, pour t’aider”. Le jeune homme éclate de rire et se dit à lui-même : Que cet aigle est anormal !” Jamais il n’aura besoin de ses services, cependant il le fourre dans la capuche de son burnous.Continuant son chemin, il arrive dans un marécage où poussent des roseaux, et dans l’un d’eux le diable et enfermé. Entendant les clapotis faits par le jeune homme, le diable lui dit : “Libère-moi de l’intérieur de ce roseau, je t’en prie, ça fait longtemps que l’on me retient prisonnier !” Pris de compassion, il le libère de sa prison. Pour le récompenser, de sa générosité, le diable lui remet un ongle du pied et lui dit : “Si un jour tu as besoin de moi, jette cet ongle au feu, et je viendrai aussitôt à t’aider”. Le jeune homme lui sourit et se dit : “Que ce diable est déraisonné un peu”, jamais il n’aura besoin de ses services. Cependant, il fourre l’ongle dans la capuche de son burnous. Continuant son chemin, il trouve en cours de route, un essaim d’abeilles en train de se lamenter, il n’avait plus rien à manger. Pris de compassion, il lui procure de quoi se sustenter.Pour le récompenser de sa générosité, la reine des abeilles lui remet un dard d’abeille et lui dit : “Si un jour, tu as besoin de nous, jette ce dard dans le feu et nous viendrons t’aider”. Le jeune homme éclate de rire et se dit : Que ces abeilles sont drôles”, jamais il n’aura besoin de leur service. Cependant, il fourre le dard dans la capuche de son burnous.Après moult péripéties, le jeune homme arrive enfin en vue du palais où habitait la fameuse Loundja à la beauté inégalée. Sans hésiter, il demande audience au roi (Ag’ellid), qui le reçoit. C’est le énième prétendant.Le souverain lui dit : “-Je consens à te donner ma fille, si tu arrives à surmonter quelques épreuves de mon cru. Mais si tu échoues, ce sera pour toi l’échafaud.A toi de choisir, jeune écervelé, réfléchis bien, à ce que je te dis.-Ô roi, le risque est grand pour moi, mais pour ta fille Loundja je suis près à courir le risque.Après tout, on ne meurt qu’une fois et ce soit en tentant d’épouser la fille du roi !En quoi consiste les épreuves, Ô, roi !-Les ouvriers chargés des stocks de blé et d’orge du palais, ont par inadvertances mélangé les deux denrées. Je te donne une journée pour les séparer”.En se rendant sur les lieux et voyant le gâchis, il s’arrache les cheveux de dépit. Impossible pour lui de faire le tri en une seule journée. Il se rend compte un peu tard, que c’est présomptueux de sa part, d’avoir accepté un tel défi. Il voit sa tête sur le billot et la hache du bourreau. Devant la fin horrible qui l’attend, il se met à pleurer comme un enfant. Soudain, un sixième sens l’averti. Il se souvient de la patte de fourmi qu’on lui a donnée et dont il s’est moquée. Il allume un feu, et jette la patte dans les flammes. Venues par enchantement on ne sait-on d’où accourent pour l’aider. Après leur avoir expliqué ce qu’il faut faire, les fourmis éclatent de rire et lui disent : “D’ayen isahlen Inoukenti !“C’est un jeu d’enfant pour nous que de trier l’orge du blé !”

Lounès Benrejdal(à suivre)

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