Les grévistes appellent à la solidarité intersyndicale

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Ayant repris leur grève illimitée depuis le 20 mars, après l’avoir suspendue pendant cinq mois pour permettre la tenue de négociations entre l’employeur et les membres de la section syndicale de l’entreprise, les représentants de quelque 600 travailleurs de COGB LA BELLE –SPA ont organisé hier à l’entrée de l’unité une conférence de presse pour dénoncer la dégradation socio-économique de l’entreprise depuis sa privatisation, exiger sa restitution aux mains des travailleurs et pour appeler «l’ensemble de leurs frères syndicalistes de tous les secteurs confondus à soutenir leur cause en se joignant au rassemblement qui se tiendra devant le portail de l’entreprise COGB La Belle ce mercredi à 10 heures ».

Au cours de son intervention, le secrétaire général de la section syndicale de l’entreprise a surtout insisté sur le fait que le groupe COGB La Belle n’a pas tenu ses engagements pris envers l’Etat d’investir dans l’entreprise pour créer des emplois et d’appliquer et de respecter le règlement intérieur.

Et d’ajouter que “ les travailleurs n’ont enregistré aucun investissement à même de garantir l’avenir de l’entreprise et celui des travailleurs. Bien au contraire, précise-t-il, l’employeur a plutôt procédé à la fermeture des ateliers de production dans les deux unités de Béjaia. Ce qui a, selon la déclaration du syndicaliste, conduit inévitablement à la disparition des produits de l’entreprise dans le commerce. Et de toute évidence, fait remarquer l’intervenant, cela n’a pas manqué de produire des effets négatifs sur le moral des travailleurs qui se posent des questions sur leur devenir et celui de leurs familles.”

Estimant que la privatisation est un échec total, le représentant des travailleurs appelle l’Etat de toutes ses forces à revoir sa stratégie économique, afin de « renationaliser » l’entreprise. Et en appui de ses dires, l’orateur distribue des copies d’une lettre écrite par l’ P/APW de Béjaia au Premier ministre au sujet du conflit de COGB, lettre dans laquelle le 1er élu de wilaya rappelle qu’avant sa privatisation en 2004, l’entreprise avait réalisé en 2003, un bénéfice de 15 milliards.

S’agissant de la décision de justice, prononcée en référé qui appelle les grévistes en à reprendre le travail, le responsable du bureau de la LADDH de Béjaia, présent à la conférence de presse, considère qu’il y a une atteinte au droit de grève consacré par la Constitution et les conventions internationales ratifiées par l’Algérie.

B. Mouhoub

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