Tizi Ouzou aura de l’eau H 24

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Le barrage de Koudiat Acerdoun, deuxième plus grand barrage d’Algérie après celui de Beni Haroun, sera réceptionné fin 2007. Après les nombreux retards accusés dans la réalisation de ce projet tant attendu en raison des difficultés d’ordre géologique qui ont surpris la société française Razel, obligée de revoir le terrassement de 3 à 3,5 millions de mètres cubes, le chantier est sur la bonne voie pour être réceptionné dans les délais. Lors de la visite qui nous a conduit avant-hier au chantier de Koudiat Acerdoun à Zbarbar, dans la wilaya de Bouira, on a assisté à la réalisation de l’étape la plus importante dans la vie d’un barrage, la dérivation de l’oued Issers dans des conduits réalisés à l’occasion pour entamer la phase de construction du barrage proprement dit. Abdennacer Kali, directeur général de l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT), nous dira à ce sujet que les surprises c’est fini et que dans 14 à 18 mois, il sera procédé à la mise en eau du barrage, tout en soulignant qu’un cabinet d’expertise se penche sur l’étude de la possibilité de mettre le barrage partiellement en eau avant cette date.

Koudiat Acerdoun alimentera cinq wilayasKoudiat Acerdoun, qui coûte 20 milliards de dinars et qui génère 500 emplois, est d’une capacité de 700 millions m3. Il alimentera le sud et l’est de Médéa, l’ouest de Bouira, le sud de Tizi en passant par Draa El Mizan, Boghni, les Ouadhias et le nord de M’Sila. Il sera également le pourvoyeur principal en eau potable et en eau de l’irrigation en permanence du périmètre des Issers sur une surface de 20.000 hectares jusqu’à la Nouvell-Ville de Boughezoul. Concernant les transferts du barrage, du moins la première partie qui comprendra six stations de pompage et 100 kilomètres de conduite, M.Kali fera savoir que les appels d’offres sont lancés depuis un mois et demi et que 33 entreprises ont déjà retiré les formulaires. L’ouverture des plis se fera au cours du mois d’octobre prochain. Si les projets du transfert du barrage Taksebt via Fréha et Azazga et celui de Koudiat Acerdoun sont réalisés dans les délais, à savoir, fin 2007 et début 2008, la wilaya de Tizi Ouzou n’aura plus à souffrir de problèmes d’eau et sera tranquille pour les vingt années à venir. « Si tout va bien, l’eau coulera dans les robinets H 24 et Tizi Ouzou sera tranquille pour deux décennies au moins », nous déclarera le DG de l’ANBT.

Les barrages de l’Ouest sont seulement à 13% de remplissageInterrogé sur la situation de l’alimentation en eau potable (AEP) sur le territoire national, M.Kali répondra que si pour le Centre et la l’est du pays, le problème ne se pose pas, la région Ouest demeure toujours dans la zone rouge. Il expliquera que depuis 25 années, les barrages de cette région n’ont pas enregistré un aussi bas niveau. Leur taux de remplissage est très faible en raison de la pluviométrie qui a été capricieuse cette année. Toutefois, il rassurera la population en disant que les autres alternatives que sont le dessalement de l’eau de mer et l’achèvement du projet MAO (Mostaganem-Arzew-Oran) actuellement en cours de réalisation et qui est conçu pour mettre fin aux problèmes de l’eau potable dans l’Ouest algérien à l’horizon 2008, notamment avec la réception du barrage de Sidi Mhamed Ben Taïba à Ain Defla (100 millions m3).

L’ADE payera l’eau des barrages à partir du 1er janvierRevenu sur la commercialisation et la tarification de l’eau, M.Kali notera qu’avec le nouveau statut de l’ANBT qui a été promu en EPIC (entreprise publique à caractère industriel et commercial), l’entreprise qu’il dirige dispose de plus de liberté d’action et est devenue plus entreprenante car échappant au statut de la Fonction publique, elle pourrait ainsi prendre plus d’initiatives et de risques et bénéficier de toutes les compétences du secteur. A ce titre, il expliquera que l’ADE sera tenue à partir du 1er janvier, en vertu du nouveau code sur l’eau qui stipule la vente de l’eau brute et de l’eau en gros, de payer l’eau qui lui provient des barrages. Cette nouvelle disposition redéfinira la relation commerciale entre ces deux établissements et les collectivités locales qui deviendront plus exigeantes aussi bien en qualité qu’en quantité. Cela stimulera également l’ADE qui a eu jusque-là de l’eau gratuitement, de faire plus attention aux fuites qui seront dans cette nouvelle conception du service public, une source de perte d’argent. Toutefois, la vente de l’eau ne se fera pas au coût réel parce que l’Etat, en sa qualité de régulateur, “imposera » des tarifs à l’ANBT et payera le différentiel sous forme de subventions.Concernant les coupures répétées d’électricité, surtout durant la saison estivale, M. Kali soulignera que pour ne plus rencontrer ce genre de problèmes qui remettent en cause l’alimentation en eau potable, il sera procédé à la dotation de chaque barrage de groupe électrogène pour la production de l’électricité en toute autonomie. Ce qui n’empêchera pas son entreprise de recourir à Sonelgaz à laquelle elle se substituera uniquement en cas de coupures.

H. Hayet

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