Benbouzid déclare la guerre au  »laisser aller »

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Boubekeur Benbouzid, ministre de l’Education nationale a estimé que la rentrée scolaire 2005-2006 dans le centre du pays s’est déroulée dans de bonnes conditions, voire « appréciables ». Toutefois, il a souligné que son département a pris note de toutes les défaillances enregistrées ici et là dans les différents établissements où il s’est rendu lors de cette rentrée. Lors de sa rencontre, avant-hier avec les directeurs de l’éducation du centre, au niveau de son ministère, le premier responsable du secteur s’est attardé sur trois questions qu’il juge importantes à savoir la distribution du manuel scolaire, le projet de l’entreprise et de service et enfin l’encadrement des enseignants. Le premier sujet s’est taillé la part du lion de l’intervention du ministre. Ce dernier a fait savoir que, eu égard aux constatations faites sur le terrain, son département a décidé d’établir une circulaire afin de rendre l’acquisition du manuel scolaire obligatoire pour tous les élèves et ce, à partir de l’année prochaine. Une réunion des cadres a été organisée la semaine dernière, au cours de laquelle il a été installé une commission au niveau du ministère. Cette commission aura pour tâche d’étudier la question et de dégager des mesures idoines susceptible de faire aboutir ce projet. Une fois la circulaire établie, elle sera soumise au conseil des ministres, nous dira Benbouzid.  » Nous vivons chaque année une catastrophe en ce qui concerne le livre scolaire, mais pour cette rentrée le problème ne s’est pas posé. Car, non seulement le manuel scolaire est disponible, mais aussi il est de meilleure qualité « , a avancé l’orateur en enchaînant que le problème se pose, par contre, dans l’acquisition des livres. Selon lui, ils sont nombreux, les élèves nécessiteux à ne pas pouvoir acheter les livres, faute de moyens. Pourtant, continue le ministre, les prix des livres sont abordables. Chiffre à l’appui, Benbouzid a fait savoir que la fourchette des prix oscille entre 500 et 2017 dinars pour chaque lot. Les manuels destinés aux potaches qui ont fait leur baptême de feu cette année ont été cédés à 500 DA le lot, 1000 DA pour les deuxième année primaire et 1900 DA pour les troisième, souligne le ministre à titre d’exemple. Pour le secondaire qui a connu sa reconfiguration cette année, le ministre a rassuré que mis à part le manuel de physique qui ne sera disponible qu’à la fin de ce mois, les livres des autres matières sont d’ores et déjà distribués à tous les établissements. Revenant aux nécessiteux, Benbouzid a indiqué qu’avec la prime de 2000 dinars que le président de la république leur a alloué pour l’achat des fournitures scolaires, ces derniers pourront également s’en servir pour l’acquisition de leurs livres. Mais cette prime sera-t- elle suffisante ? Pour répondre à cette question, Benbouzid s’est contenté de dire « nous veillerons à ce que tous nos enfants aient leurs manuels scolaires ». Profitant de cette occasion, le n° 1 du secteur a interpellé les directeurs des deux wilayas de Tizi Ouzou et Mostaganem d’écouler leurs stocks de livres. Selon le ministre, 30% de manuels réalisés ne se vendent pas. Les chefs des établissements mis en garde « Je déclare la guerre au laisser aller ». C’est en ces termes que le ministre a averti les directeurs des écoles, tout en leur imposant l’obligation de résultats. Ce dernier est allé plus loin en déclarant que  » si l’intérêt de nos enfants nous oblige à chasser tous les mauvais proviseurs nous le ferons sans hésitation, sans état d’âme mais je veillerais personnellement pour qu’il n’y ait pas d’injustice ». L’essentiel pour le ministre est d’assurer la rentabilité du système éducatif.  » L’ancienne gestion est révolue, le chef d’établissement ne sera plus un administrateur mais un administratif, ou autrement dit un manager pédagogique  » dira Benbouzid. Pour reprendre ses dires, la gestion doit être au centre de la réforme. Ceci met donc en cause l’autogestion des directeurs. Celui-ci sera contraint de mettre fin à son travail en solo. Il sera appelé à rendre des comptes et à justifier ses résultats et également de travailler en collaboration avec l’administration centrale et les mouvements associatifs des parents d’élèves. C’est d’ailleurs l’objectif assigné au nouveau projet d’établissement que le ministère de l’éducation a décidé d’appliquer cette année. Ce projet somme les directeurs des écoles de fixer au préalable leurs objectifs et les moyens susceptibles de les faire aboutir. En cas de non satisfaction, il sera sanctionné. Sur ce sujet, le ministre a indiqué qu’en ce qui concerne les 14 proviseurs démis de leur fonction, certains ont été traduits en conseil de discipline, d’autres ont reçu des blâmes. Les moins chanceux ont été exclus. C’est le cas du directeur d’El Mokrani 1 de Ben Aknoun qui a été sanctionné pour sa mauvaise gestion et pour ses résultats dérisoires. Rappelons que celui-ci a exclu 960 élèves l’année passé.  » Nous serons rigoureux  » dira l’orateur avant d’ajouter dans la foulée  » il y a par contre des proviseurs qui méritent un vibrant hommage, ils ne seront que soutenus par nos instances « . Il a cité la directrice du lycée Oum El Massakine situé à Alger où le taux de réussite au bac enregistré chaque année dans son établissement ne descend pas en dessous de 85 %. En ce qui concerne l’encadrement, le ministre a indiqué qu’il est prêt à assurer des conférences. Il a ajouté, en outre, qu’un manque flagrant est enregistré en matière de langue étrangère. Les enseignants font défaut notamment à l’intérieur du pays, a-t-il déploré. Pour les élèves recalés au BEF et au Bac, le premier responsable du secteur a promis qu’il affinera sa politique d’évaluation.

Wassila Ould Hamouda

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