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Les chiens errants s’attaquent au cheptel

Durant ce mois de mars, c’est au tour d’un éleveur de caprins au chef-lieu de la commune d’Ahnif de faire les frais d’une incursion d’une autre meute de ces carnassiers qui lui ont tué 7 chèvres.

Villes, villages, bourgades, aucun centre habité à travers l’ensemble des communes de la daïra de M’Chedallah n’est épargné par une invasion dangereuse et spectaculaire de meutes de chiens errants, composées chacune de plus d’une dizaine de bêtes dont la plupart affichent de manière fort apparente, des maladies de la peau telle que la gale et la leishmaniose, pour n’évoquer que ces deux maladies transmissibles à l’homme. Ceci, en plus du danger que constituent ces hordes de chiens semi sauvages dont nous citerons à titre d’exemples, Raffour: par deux incursions d’une semaine d’intervalle, 21 têtes d’ovins appartenant à deux éleveurs de cette localité ont été tuées et partiellement dévorées durant le mois de février de l’année en cours. Deux mois auparavant, toujours dans ce grand village, c’est une chèvre qui est passée sous les crocs de la même meute. La propriétaire a failli subir le même sort ne serait-ce l’intervention prompte des voisins. Durant ce mois de mars, c’est au tour d’un éleveur de caprins au chef-lieu de la commune d’Ahnif de faire les frais d’une incursion d’une autre meute de ces carnassiers qui lui ont tué 7 chèvres. Dans le gros centre urbain de M’Chedallah qui fait aussi office de chef-lieu de daïra, une autre meute règne en maître absolu de la ville dès la nuit tombée au point où aucun citoyen ne peut s’aventurer dehors sans s’armer d’un solide gourdin. Ces chiens sont extrêmement agressifs, nous apprennent de nombreux résidents de cette ville qui nous ont approchés pour dénoncer cet état de faits. A Saharidj et sa périphérie, chaque quartier a sa propre horde de chiens errants. L’une de ces meutes a élu domicile devant le siège de l’APC, la même meute qui opère des descentes quotidiennes dans l’enceinte même du lycée attirée par l’odeur de la nourriture venant des cuisines et du réfectoire. Une autre horde qui fait parler d’elle est celle qui a limitée son territoire au niveau de la décharge publique et ses alentours, située à moins de 300 m du lycée et du CFPA. Les éboueurs doivent chaque matin livrer bataille avec ces bêtes pour déverser les ordures ménagères.

Un phénomène nommé chiens mutants

Dans la plupart des villages situés à proximité des forêts, il est observé un terrifiant phénomène de croisement entre ces chiens semi sauvage et les chacals. Des bêtes issues de ces accouplements croisés d’une envergure assez imposante, un phénomène qu’on a pu constater de visu à proximité du village Ath Ivrahim dans la commune de M’Chedallah. Leur stature est comparable à celle d’une hyène (Ifis en Kabyle). De plus, elles ne sont pas farouches et ne se laissent pas déranger sans montrer des crocs blancs étincelants tels des poignards aiguisés. Question : qu’en serait-il si par malheur une épidémie de rage viendrait à se propager parmi ces centaines de bêtes qui rodent en périphérie et à l’intérieur même de l’ensemble des centres habités ? D’autant plus que la saison chaude propice à cette épidémie est aux portes et approche rapidement. Une saison qui attire les citoyens dehors pour profiter de la fraîcheur de la nuit. Fait aggravant dans la majorité pour ne pas dire la totalité des villes et villages de la région, l’éclairage public est défaillant ou inopérant, ce qui multiplie le danger que représentent ces bêtes pullulantes qu’on rencontre à chaque coin de rue. Les chiens errants à M’Chedallah constituent un dangereux fléau qui dure depuis des années et qui ne semble préoccuper aucune autorité. En effet, aucun qui n’est fait pour son élimination, exception faite de l’APC de M’Chedallah qui a tenté sous la pression des citoyens, quelques opérations d’abattage à Raffour, mais quelle a rapidement suspendues après quelques essais en raison de plusieurs contraintes d’ordre pratique. En déplorant l’indifférence des autorités publiques face à ce véritable danger qui constitue une réelle menace pour la population, la sonnette d’alarme est tirée une fois de plus pour mettre chacun devant ses responsabilités.

Oulaid Soualah

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