Quand la sécurité revient…

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Située à 30km à l’ouest du chef-lieu de wilaya de Bouira, la commune de Kadiria, ex-Thiers, connaît un net regain d’intérêt ces dernières années.

Longtemps considérée comme un véritable coupe-gorge lors de la décennie noire, ce petit village de haute Kabylie, retrouve peu à peu une certaine dynamique, qu’on croyait perdue à jamais. Terrassée par une décennie barbare où le simple fait de prononcer le nom de Kadiria faisait couler des sueurs froides, étouffée économiquement par l’autoroute Est-Ouest qui l’a enclavé ; Cette commune dévastée, meurtrie, renoue avec la vie, tout doucement, tel un phœnix qui renaît des ses cendres. Des logements qui poussent comme des champignons, un cadre de vie de plus en plus agréable, une économie locale basée essentiellement sur l’agriculture et l’artisanat qui connaît un second souffle. «Kadiria connaît une amélioration notable, surtout dans le domaine du logement, comme vous pouvez le voir», témoigne Hichem, jeune chômeur de la commune, en montrant des logements en cours de construction, et d’autres récemment livrés clef en main. Il poursuit qu’à son avis, il reste beaucoup à faire, dans plusieurs domaines. «Pour l’hôpital, par exemple, les citoyens doivent se déplacer à Lakhdaria pour des soins dignes de ce nom. La clinique municipale n’est plus en mesure de répondre aux besoins de la population. De même que notre commune a vivement besoin d’une bretelle donnant sur l’autoroute Est-Ouest pour désenclaver la ville et lui permettre de retrouver l’activité commerciale florissante d’avant le passage de l’autoroute». Un autre citoyen lui emboîte le pas : «Notre commune se relève peu à peu. Prenons le secteur de l’habitat. Kadiria connaît des chantiers à tour de bras, on voit des logements qui jaillissent de terre. C’est une grande satisfaction pour la population. Mais il reste des choses à accomplir, à titre d’exemple, une bretelle à l’autoroute Est-Ouest, un hôpital, un jardin public, la réfection des trottoir, etc.». Le boulevard principal de Kadiria qui est jalonné de vieilles bâtisses tombant en ruine, datant de l’ère coloniale et qui devraient être rasées. Selon Sadik, un jeune employé il y a un conflit entre la municipalité et les ayants droit de ces gourbis, car ce sont des lègues et les héritiers ne veulent rien savoir. Dans le domaine de l’agriculture, qui est un moteur de l’économie locale, on assiste à un retour progressif de la population vers cette activité qui a été longtemps délaissée en raison de la conjoncture tragique qu’a connue le pays. En effet, dans cette région fertile, la culture des agrumes et autres produits maraîchers, est une source de revenus pour d’innombrables familles. Ces dernières, après avoir fuis les affres du terrorisme, profitent du retour de la sécurité pour réinvestir les lieux, confirme Amar G. agriculteur de son état : «Je suis un exploitant agricole de Ziraoua, on a fui, moi et ma famille, durant les années 90 à cause de la situation sécuritaire de l’époque. Mais El Hamdou Li Lah, maintenant je peux cultiver mes champs en toute quiétude, car, rien ne vaut l’agriculture, c’est la base de toute vie».

La commune entre renouveau et attentes de la population

De son côté le P /APC M. Saleh Sbaihi a dressé le tableau de l’actuelle situation. «Kadiria est une commune qui commence à peine de se relever, doublement victime des événements tragiques qu’a connu le pays, mais aussi, d’une gestion catastrophique, de la part de la précédente administration. Toute l’assemblée élue et moi même travaillons d’arrache-pied pour combler le retard infrastructurel qu’a connu notre commune. Dieu merci, nos efforts commencent à aboutir sur le terrain». Selon notre interlocuteur, 350 logements ont été construits depuis 3 ans, et d’autres sont en cours de constructions, un projet de piscine semi olympique d’un montant de 22 milliards de centimes est en cours d’étude, et un autre projet de salle OMS de 9 milliards de centimes». Sur le volet du développement rural, il met en avant le raccordement au gaz de plusieurs daïras. Interrogé sur l’embellissement du boulevard principal de Kadiria, il répond : «Une enveloppe de 22 milliards de centimes a été dégagée à cet effet, et un projet d’études lancé. Tout est vérifiable au niveau de la wilaya». Abordant le chantier du stade de football, il dit : «Ce chantier était un défi pour notre commune. Nous avons eu beaucoup de mal à le lancer, mais désormais c’est chose faite». En guise de conclusion, on peut dire que Kadiria connaît un nouvel élan dans divers secteurs, notamment ceux de l’habitat et des services. Cependant, malgré toutes ces avancées, la population locale, aspire à davantage de progrès.

Ramdane B.

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