Par les temps qui courent, il n’est pas facile de joindre les deux bouts pour les pères de familles. Après la saignée de l’été où il leur a fallu faire face à moult dépenses, voilà que la rentrée pointe pour les endetter davantage avec tout ce qu’elle demande comme frais de scolarité, d’habillement et surtout de livres. Un parent d’élève qui tient dans la main deux listes de fournitures scolaires de ses enfants scolarisés au CEM n’arrête pas de pester contre tout, en attendant d’être servi à son tour. Les apprenants doivent avoir leurs affaires avant samedi, dernier délai fixé par les maîtres. Il sait que le buraliste ne le ménagera pas. Ce qu’il ne sait peut-être pas c’est qu’il n’est pas au bout de ses peines, car les enseignants exigeront (et c’est normal), que les enfants achètent des livres dont la facture alourdira encore les dépenses.Renseignements pris auprès des services économiques d’un CEM, nous avons été sidérés par les prix proposés. Rabah qui est venu en acquérir pour ses enfants, nous prend à témoins, lorsqu’on lui présente “la douloureuse” (la facture, bien entendu) pour trois lots. “J’ai trois enfants, deux en première année et un autre en troisième année moyenne. Je vous laisse le soin d’apprécier”. Les lots de livres des trois niveaux reviennent respectivement à 2115 DA pour les 3e AM, 1600 DA pour les 2e AM, 1990 DA pour les 1e AM. Les programmes étant nouveaux, on ne peut même pas espérer se faire dépanner par les élèves des années précédentes.En fin de compte, l’école n’est pas si gratuite que cela, même si du côté des pouvoirs publics on se targue de l’aide de 2000 DA alloués aux plus démunis. Ceux dont le salaire dépasse 8000 DA ne sont pas concernés par l’aide. Comme si l’on pouvait se permettre d’envoyer à l’école ses enfants habillés décemment et disposant du minimum de matériel avec un telle rente. La prise en charge par l’Etat d’au moins une partie du coût des manuels scolaires est vivement souhaitée par cette frange de la société.
Nacer B.
