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Ça ruisselle de partout à Saharidj…

Le gaspillage d’eau potable à Saharidj, aussi intolérable soit-il, a fini par être comme beaucoup d’autres choses, banalisé et passer ainsi presque inaperçu.

D’innombrables avaries sur les réseaux de distribution des robinets, prolongés par des tuyaux en plastique ouverts H24 devant plusieurs commerces ont fini par ne plus déranger personne, exception faite de quelques résidents de certains quartiers, qui n’ont pas toujours de l’eau dans leurs robinets, à cause d’une insuffisante de pression. Ces quartiers étant réalisés sur des collines ne profitant pas de la gravitation, à l’image de la cité Ighil Ouzekour. Si pour les résidents le fait s’explique par un manque de civisme et l’absence de la culture de l’économie de cette matière, les avaries par contre trouvent leur origine dans la vétusté du réseau de distribution aggravé par un manque d’entretien, le rafistolage dans les réparations et enfin des branchements anarchiques. Aucun quartier du centre de Saharidj n’est épargné ça ruisselle à tout va, un état de fait qui s’est fait discret et qu’on remarque à peine durant toute la saison humide, mais à présent que le ciel s’est tari et que les journées ensoleillées sont de retour, ces innombrables fuites d’eau potable réapparaissent au grand jour et semblent narguer tout le monde, les gestionnaires de la cité en premier lieu. Cela, au moment ou dans d’autres régions l’on commence déjà à élaborer des programmes de distribution, pour ne pas dire de rationnement, d’autant plus que les traditionnels indicateurs météorologiques laissent prévoir un climat caniculaire pour les 6 mois à venir et que les besoins en eau potable connaîtront sans aucun doute une hausse vertigineuse.

…A M’Chedallah aussi

Si pour la commune de Saharidj, les pertes ou le gaspillage d’AEP enregistrés sur son réseau de distribution sont compensés par la proximité de nombreuses sources aménagées aux débits importants comme recours d’approvisionnement, ce n’est pas le cas par contre celle de M’Chedallah, alimentée par le même captage et la même canalisation que Saharidj, hormis quelques forages dont la plupart sont pollués et impropres. M’chedallah ne dispose donc d’aucun autre moyen de remplacement et pourtant on constate les mêmes avaries, sinon plus importantes, sur son réseau de distribution. L’exemple le plus édifiant est celui de la cité Zouzamene, qui comptabilise à elle seule plusieurs avaries, la plus importante étant survenue devant le lycée qui porte le même nom. Le flot d’eau qui s’échappe de cette fuite est tellement important qu’un futé agriculteur en a profité pour irriguer son oliveraie, composée de plusieurs dizaines d’oliviers. Cette fuite est apparue il y a plus de 6 mois, apprend-on sur place. Le même décor est implanté depuis l’année dernière à la nouvelle ville, notamment à la cité des 56 logements. Devant tant de négligence, l’idéal serait, à notre avis, la mise sur pied d’une «brigade d’AEP», coiffée par le chef de daïra (qui reçoit de plein fouet l’impact des protestations) auquel elle doit directement rendre compte de toutes ces lacunes, qui entourent la gestion de l’AEP notamment sur les volets entretien et distribution. Il y a lieu d’agir vite pour être au rendez-vous avec la saison des grandes chaleurs, si l’on veut éviter que ne soient rééditées les innombrables émeutes de l’eau, enregistrées durant les années passées. Toutes les pénuries d’AEP qui surviendraient dans ces communes seront amputables à la mauvaise gestion, sachant que quelle que soit la baisse, durant l’été du niveau de la phénoménale Source Noire, d’où sont alimentées ces deux communes, son débit minimal de 700 litres / seconde serait largement suffisant pour alimenter le double de la population de ces deux communes réunies.

Oulaid Soualah

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