Un parc immobilier de 105 logements, dont 20 logements socio participatifs (LSP) et 85 logements socio locatifs (LSL), achevé pourtant depuis des lustres, attend toujours son attribution. Les logements LSL, érigés à El Kseur et Berchiche par le promoteur public de l’immobilier l’OPGI en l’occurrence, sont livrés à l’abandon et se dégradent à vue d’œil, pendant que plus de 2 000 dossiers de logement en instance de traitement sont partis en fumée au plus fort des émeutes de janvier dernier, qui ont eu raison du siège de la daïra. «Nous avons sollicité à plusieurs reprises les autorités publiques à tous les niveaux pour leur demander de hâter la procédure d’attribution de ces logements, qui sont en train de tomber en ruine alors que les mal logés vivent dans des conditions déplorables. Hélas, nous n’avons obtenu en retour que de vaines promesses. Maintenant, ils n’ont qu’à assumer leurs responsabilités» tonne un citoyen du quartier Berchiche. «Cela fait plus de 6 ans, soutient un quadragénaire du lotissement Akal Aberkane, que mon dossier dort dans les tiroirs de l’administration. Pendant tout ce temps-là je dépense près de la moitié de mon salaire pour régler le loyer exorbitant que m’impose un propriétaire privé». S’agissant des logements LSP, les dossiers des demandeurs sont transmis au niveau de la commission de wilaya, nous a indiqué un responsable de la municipalité d’El Kseur, sans toutefois avancer une quelconque échéance quant à la livraison de ces unités. Par ailleurs, la commune d’El Kseur a bénéficié d’un projet de réalisation de 20 logements dans le cadre du programme de résorption de l’habitat précaire (RHP). Les travaux de ce projet, qui a étrenné sa phase de réalisation au début de l’année 2011, sont actuellement à l’arrêt, apprend-t-on auprès d’une source digne de foi. D’après les services de la municipalité d’El Kseur, 65 habitations précaires ont été recensées sur le territoire de la commune. Leurs occupants sont donc tous des candidats potentiels au recasement. «Il y a des dossiers en instance de traitement depuis l’année 1996», nous a-t-on signalé. En attendant un hypothétique mais néanmoins salutaire relogement, des dizaines de familles continuent de croupir dans des conditions d’insalubrité et de promiscuité confinant au drame. Certains occupants de ces masures se disent horripilés par l’indifférence de l’administration à leur sort. «Cela fait mal au cœur de souffrir le martyr durant des décennies sans entrevoir le bout du tunnel», nous dira désabusé un père de famille habitant une vieille cité de la ville.
N. Maouche