Il a présenté son oeuvre France… terre d’écueils au salon du livre amazigh à Montreuil

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Dans son récit, l’auteur raconte l’histoire des errances et des souffrances d’un jeune immigré clandestin.

Aomar Mohammedi,41 ans, écrivain et scénariste algérien, natif de Maillot (Bouira), est titulaire d’une licence d’anglais, d’un BTS de tourisme à l’université de Toulouse, mais aussi de plusieurs diplômes de langues (espagnole, italien et turque). Aomar est un homme qui touche à tout ; il est même un grand sportif, «je pratique le karaté et la boxe thaï depuis 1993, et j’ai le niveau 4è dan » dit-il, mais sa préférence va vers l’écriture, « l’écriture c’est une thérapie pour moi, c’est pour faire le vide dans mon esprit», ajoute-il. Il a participé à la deuxième édition salon du livre amazigh, organisé par le groupe Berbère Télévision la semaine dernière. Son livre intitulé France…terre d’écueils, aux éditions Livre d’Esprit, a été édité fin 2009 à Alger. Il a raconté dans son récit, l’histoire des errances et des souffrances d’un jeune immigré clandestin.

«Quand on est algérien né en Kabylie, la France brille de mille feux, et tout vous porte à croire qu’avec un bagage intellectuel, un tel Eldorado vous ouvrira ses bras. Je l’ai cru bien naïvement et ce fut le début d’une longue galère », dit-il dans son livre. Selon l’auteur, l’immigré clandestin, ni pas celui qui rentre en France sans visa, mais celui qui rentre avec un visa étudiant et, quand il termine ses études, se trouve sans papiers, sans titre de séjour.

Son livre est en trois parties; dans la première, il parle de l’arrivée d’un immigré en France dont il a traité la question du décalage culturel et climatique d’un coté et de l’accueil réservé aux « algériens » dans ses premiers jours, de l’autre coté. « La religion, la langue, les traditions, les fêtes ; que de différences et, donc, comment s’adapter avec ce nouveau monde ? », s’interroge notre interlocuteur. La partie médiane traite du combat pour la régularisation des clandestins, l’emploi et l’hébergement. La partie trois, quand à elle, parle de la régularisation administrative des sans papiers et de l’aide de l’association CIMADE, et, enfin, l’intégration de cette nouvelle catégorie sociale dans la société française.

Aomar, surnommé Karim, a transformé le même livre en bande dessinée, dans la maison d’édition Les ronds dans l’o à Paris. Il est aussi dans la phase de rédaction d’un scénario adapté à son œuvre. « Le scénario sera fin prêt d’ici la fin de l’année et je suis en négociation avec M. Luc Besson, le réalisateur français», explique-il. Notre interlocuteur, s’avance dans ses démarches artistiques que Jules Vernes nous résuma en ceci «Vivre, ce n’est pas seulement satisfaire aux besoins matériels des organes, c’est aussi, plus encore peut-être, être conscient de la dignité humaine; c’est ne compter que sur soi et se donner aux autres; c’est être fort; c’est être bon ». Selon lui, bientôt il terminera son nouveau livre L’exil d’un Algérien, une nouvelle histoire sur un immigré professeur au bled, devenu simple employé en France durant des années de galère, et enfin entrepreneur. Un autre et dernier livre, dont il a commencé la rédaction en 2009, intitulé les violences faites aux femmes, en France ou ailleurs, entrera dans sa bibliographie vers fin 2012», estime-il.

Aomar a déjà participé dans plusieurs salons de livres en France (Balma, Pradette, Montreuil et Limoges). Il a été invité par Berbère TV, la télévision TLT de Toulouse et les radios locales toulousaines, mais aussi par un responsable culturel marocain, dit-on. « Je souhaite participer au Salon International du Livre d’Alger en 2012, mais j’aimerai aussi découvrir et aider de nouveaux écrivains algériens et les faire découvrir », conclut-il.

Contribution de Menad Chikhi

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