Epreuves marquantes

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(3e partie)

En fin de journée, la tâche exigée est terminée. Les fourmis disparurent comme elles étaient venues. Quand le roi vint s’enquérir par lui-même du tri et, qu’il s’attend à l’exécuter, il est étonné de trouver que l’orge et le blé ont été séparés. Tout content de l’œuvre accomplie, le jeune homme lui dit :- Khed’ magh ayen id nidh Efk iyi illi-k’ thoura ay ag’ellid’ n-etmouth-a ! (j’ai fait ce que tu m’as demandé. Maintenant donne-moi ta fille, ô roi de ce pays !)- Ne sois pas pressé jeune homme, il reste encore des épreuves à passer !- Ah, je croyais que c’était fini !- Tu n’es pas au bout de tes peines, mon petit ! La seconde épreuve consiste cette fois-ci, à labourer un champ à mains nues, en une journée. Si tu ne te sens pas capable, vaux mieux pour toi de renoncer à ton projet, si tu ne veux pas avoir la tête tranchée ! Réfléchis bien à ce que je te dis jeune écervelé !- Ö roi, le risque est grand pour moi, mais pour ta fille Loundja, je suis prêt à passer de vie à trépas !”N’étant pas parvenu à le dissuader, le roi lui désigne le champ à labourer. La tâche est ardue que peut-il faire à mains nues ? Il lui faut au moins une araire (el maâoun) et une paire de bœufs, or, il n’a rien du tout. Il évalue du regard la surface du champ et se dit à lui-même qu’il ne pourra jamais en arriver à bout en une journée seulement. Il s’assoit sur un rocher, se prend la tête entre les mains et se met à pleurer sur le sort qui l’attend s’il ne parvient pas à labourer le champ. En proie à ses sombres pensées, il se souvient de la touffe de poils que lui a donnée le sanglier. Il allume un feu et la jette dedans, aussitôt une horde de sangliers se présente à lui pour l’aider. Après leur avoir expliqué ce qu’il fait faire, le sanglier et ses pairs se mettent à ricaner et lui disent :“- D’ayen isahlen i noukni ! (C’est un amusement pour nous ! Avec nos défenses, nous allons éventrer ce champ dans pas très longtemps)”.Ils se mettent à l’ouvrage. Les labours terminés, ils s’éclipsent contents du travail accompli.Quant le roi vient s’enquérir par lui-même et qu’il s’attend à l’exécuter, il est étonné de trouver le champ labouré. Content du travail accompli, le jeune homme lui dit pour la deuxième fois :- Khed’magh ayen id nidh Efk iyi illi-k thoura Ay ag’ellid’ n-etmourth-a ! (J’ai fait ce que tu m’as demandé. Maintenant, donne-moi ta fille, ô roi de ce pays !).- C’est encore trop tôt, petit, ce n’est pas avec deux épreuves remportées que tu peux prétendre à épouser ma fille. Il reste encore des épreuves à passer.Lui désignant un hameau à tuiles rouges en contrebas du palais, il lui dit :- Je veux qu’en une journée, tu couvres de blanc la moitié des toits que tu vois. Si tu ne te sens pas capable d‘une telle prouesse, il n’y a pas de honte à ça, vaut mieux renoncer à ton périlleux projet maintenant, si tu ne veux pas avoir la tête tranchée. Réfléchis bien à ce que je te dis, jeune écervelé.- Ö roi, le risque est trop grand pour moi, mais pour ta fille Loundja, je suis prêt à mourir mille fois.”N’étant pas parvenu à le dissuader, le roi lui demande d’accomplir la troisième épreuve. Evaluant ses chances de succès, bien minces à priori, le jeune homme se met à réfléchir.Ne sachant comment faire, il se met à se lamenter à haute voix du sort qu’il attend, s’il échoue dans sa mission.En proie à ses sombres pensées, il se souvient de la plume que l’aigle lui a confiée.Il allume un feu et la jette au milieu. Aussitôt, une nuée d’aigles se présentent pour l’aider. Après leur avoir expliqué ce qu’il faut faire, l’aigle et ses pairs se mettent à rigoler et lui disent :- D’ayen isahlen i noukni !(C’est facile pour nous ! Avec nos blancs duvets, nous allons recouvrir les toits désirés, comme si c’était de la neige qui était tombée.).Ils se mettent à l’ouvrage en faisant tomber leurs duvets. En fin de journée, la tâche demandée était accomplie.

Lounes Benrejdal(A suivre)

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