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Ighrem, le village oublié

Implanté aux bords de la RN 05 à quelque 10 km au sud de la commune d’Ahnif dont il relève administrativement, le village Ighrem de plus de 5 000 mille habitants, tarde à sortir de son enclavement.

En effet, dès la tombée de la nuit, il plonge dans le noir total car le réseau de l’éclairage public réalisé depuis plusieurs décennies, est hors usage. Selon quelques villageois, ce réseau a cessé de fonctionner depuis plusieurs années déjà les lampadaires suspendus sur les pilons de l’électricité ne servent que de décor. Les multiples réclamations adressées par les villageois à travers leurs représentants auprès des services concernés, sont restées lettre morte. Les ruelles et autres altères du village sont aussi laissées à l’état d’abandon et deviennent, à la moindre averse, infranchissable, même à pied, notamment depuis le passage du réseau du gaz naturel, il y a plus de 2 ans. Le village est, selon nos interlocuteurs, le seul dans la commune d’Ahnif qui n’a pas encore bénéficié des travaux de l’aménagement urbain. Le réseau d’AEP, réalisé durant l’époque coloniale, est dans un état de détérioration avancé. Des éclatements de la tuyauterie se signalent par intermittence dans tous les coins du village, ce qui provoque des coupures et des pénuries de ce liquide vital à longueur d’année. Pour faire entendre leur voix, les habitants d’Ighrem ont investi à plusieurs reprises le tronçon de la RN 05 qui traverse leur localité sur plusieurs kilomètres. La dernière action remonte à moins de quinze jours. Plusieurs dizaines de villageois ont bloqué ce même tronçon à la circulation pendant deux jours pour exiger des pouvoirs publics une meilleure prise en charge de leur village. Une délégation représentant les habitants d’Ighrem a été reçue par le wali, au début de cette semaine. Elle a remis une plateforme de revendications comptant huit points au même responsable qui aurait promis de prendre en charge les doléances des villageois au fur et à mesure. En attendant la concrétisation sur le terrain de ces promesses, les milliers d’habitants d’Ighrem doivent prendre leur mal en patience et espérer des jours meilleurs.

Nadia Hamani

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