A souk El Tenine comme à Maâtkas, le réseau Internet est surtout source d’angoisse et de nervosité. Les internautes en quête de savoir et d’évasion virtuelle sont souvent scandalisés et déçus. La connexion trop lourde quant elle est disponible. Pour ouvrir une page, il faut beaucoup de sang froid et de patience. Le clic ne répond qu’au bout d’une longue et pénible attente. Pour consulter sa boite ou envoyer un message, il faut compter sur la chance et avoir la patience de Jacob. Pourtant, il y a de cela quelques mois, les propriétaires de cybercafés ont interpellé les services d’Algérie Télé Com. Une pétition signée par des centaines d’internautes, déclarant à l’unanimité que la connexion est trop lourde et que le réseau est défaillant, a été transmise au secteur des télé Com. Après deux semaines d’amélioration, la connexion est redevenue plus lente qu’auparavant. Les propriétaires et les férus de l’Internet ne savent plus à quel saint se vouer. «C’est du jamais vu, même l’Internet nous est interdit maintenant. Les déconnexions et la lenteur du réseau sont désobligeantes à donner les vertiges et l’hypertension artérielle», déplore un internaute. Pour leur part, les propriétaires des cybercafés voient de jour en jour leur gagne-pain disparaître. Un de ceux que nous avons apostrophés regrettera : «Comme vous pouvez le constater, notre établissement est vide. Les clients nous boudent et ils ont raison. A quoi sert-il de jeter son argent par les fenêtres. Le réseau est défectueux et la connexion est d’une lenteur exaspérante. L’instance concernée est appelée à faire quelque chose. Dans tout les cas, nous sommes perdants dans cette affaire et la menace plane sur notre gagne-pain. Allons nous être contraints de changer d’activité et faire comme tout le monde : ouvrir une pizzeria ou un fast-food. Il parait que c’est plus rentable. Dans ce monde où le savoir, la culture et la technologie passent au second plan, l’avenir ne se présente pas sous de bons hospices», conclura-t-il.
Hocine Taib