Hakima Naïb âgée de 28 ans, avec son expérience acquise sur les tatamis algériens, illumine toujours le judo aux Ouadhias. Elle nous livre dans cet entretien ses impressions. Elle nous parle également de ses rêves et de ses ambitions.
La Dépêche De Kabylie : Qui est Hakima Naïb?
Hakima Naïb : Je suis une éducatrice de 28 ans, entraîneur de judo, diplômée de l’INFS/STS de Aïn Benian. Je détiens, également, la ceinture noire (1er dan) et je suis arbitre de Ligue.
Pourquoi avez-vous choisi le judo particulièrement ?
Ce n’était pas une question de choix, mais le judo s’imposa comme la seule attraction des jeunes, notamment les filles aux Ouadhias, ajouté à cela, j’avais de la chance puisque la salle de judo était proche de mon domicile, alors, sur proposition de Mourad Moukah, mon premier entraîneur, j’ai fini par prendre le chemin du judo.
Justement, comment ont été vos débuts, sachant la nature de la région et les difficultés que rencontrent généralement les femmes dans la pratique du sport ?
Il faut savoir que la région de Ouadhias a enfanté l’élite du judo féminin à l’échelle nationale et internationale. Nous étions attirées par les anciennes, telles que Mekzine, Werdane, Latrous et autres… d’où ma carrière d’athlète qui commença, et depuis, j’ai sillonné toutes les salles d’Algérie.
Vos résultas en tant que athlète ?
Vice Championne, déjà en minimes dans la catégorie des -56kg en 1999, deux (02) fois Championne en juniors (-78kg ) 2002 et 2003, vice Championne en senior en 2003 (+78 kg), et plusieurs fois Championne d’Algérie par équipe avec le JCO et vice Championne en seniors
Et sur le plan international ?
Une participation avec le club en 2003 dans un tournoi international à Paris où j’ai pu décrocher une médaille d’argent et le trophée de la meilleure athlète du tournoi.
La transition d’athlète à entraîneur a-t-elle était facile à vivre ?
Accaparée par mes études et par la préparation de mon diplôme d’entraîneur, le temps ne me permettait pas de m’entraîner. L’occasion s’est présentée pour entraîner les minimes filles du JCO, pour moi, c’était la continuité dans le travail et un choix difficile à faire.
Vous avez réalisé d’excellents résultats comme athlète avec la JCO en un petit laps de temps. Vous vous êtes imposée au JCO. Y a-t-il un secret particulier?
Le secret n’est autre que le travail, la volonté et la concentration. J’ai inculqué aux athlètes l’envie de gagner et de se surpasser, malgré la charge de travail. Pour cela, en deux ans, nous avons formé un groupe enviable que ce soit en équipe ou en individuel. Et comme résultats le JCO est Champion d’Algérie par équipes décroché à Blida le 01-04-2011. Aussi, une participation époustouflante dans le tournoi international de la ville de Montreuil en France où on a décroché 04 médailles d’or.
A ce sujet, je suis fière d’appartenir au JCO, un club qui représente une pépinière pour l’équipe nationale. A titre d’illustration, je vous informe que plus de 300 enfants pratiquent le judo au JCO.
Aujourd’hui, vous êtes cadre à la DJS de Tizi-Ouzou et entraîneur de votre club de toujours, votre sentiment ?
Mon sentiment est celui de la satisfaction, j’espère servir d’exemple pour d’autres enfants qui arrivent. Comme quoi le judo peut déboucher sur une carrière professionnelle respectable.
Nous vous laissons le soin de conclure…
Je remercie votre journal qui m’a donné l’occasion de m’exprimer, ainsi que ma famille, surtout mon père qui s’est sacrifié pour nous, ma mère qui m’a déchargée des tâches ménagères (rires…), les membres du JCO pour la confiance placée en moi ainsi que les parents d’athlètes, sans oublier de remercier les élus de l’APC de Ouadhias et à leur tête le maire et son premier adjoint, qui n’ont ménagé aucun effort pour aider le club. Je remercier également la ligue de judo de Tizi-Ouzou et à sa tête Karim Debiane qui a fait du judo dans notre wilaya une discipline phare !
Entretien réalisé par Aziz Djezzar