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«Benaly Chérif était un collabo de la France coloniale»

Hamid Ferhat, le P/APW de Bgayet, était, samedi, à Chellata où il s’est entretenu dans l’enceinte du centre culturel sis au chef-lieu communal, avec les représentants de L’aârche Iloulen Oussamar au sujet du litige foncier qui oppose ce dernier aux héritiers Benaly cherif

L’objet du litige, rappelons-le, est un vaste domaine agricole d’un millier d’hectares chevauchant sur les territoires des communes de Chellata, Ouzellaguen et Akbou.

Ayant fait l’objet d’une nationalisation en 1963, ces terres ont été restituées aux héritiers Benaly cherif par arrêté du wali en date du 20 juin 1998.

La visite du P/APW intervient dans un contexte marqué par l’exacerbation des tensions dont le point d’orgue a été atteint le 1er avril dernier, avec le fâcheux incident qui aurait pu dégénérer en conflit fratricide. C’est, précisément, pour rasséréner les esprits mais aussi pour conforter les contestataires dans leur combat et les assurer du soutient de l’APW dans leur démarche de réappropriation de ces terres, que Hamid Ferhat affirme avoir entrepris cette initiative.

« Je vous demande d’engager des actions pacifiques, réfléchies et lucides pour faire aboutir le dossier », lance-t-il à l’adresse de son auditoire. Avec sa verve coutumière de tribun, l’orateur dira sans ambages que « c’est une grande bavure d’avoir restitué ces terres à un collaborateur de la France coloniale ». « Cette opération, martèle-t-il, a été faite en violation de la réglementation ». Tout en rappelant les multiples démarches entreprises depuis l’année 2004 par l’auguste Assemblée qu’il préside et qui s’est fait l’écho des requêtes citoyennes, Hamid Ferhat se dit disposé à accompagner toutes les actions visant à faire aboutir le dossier. Il va jusqu’à suggérer l’organisation d’un sit-in à Alger auprès du ministère de l’Intérieur.

Et d’assener sur un ton péremptoire « Je suis sûr qu’on va gagner, le dossier avance ». Le débat qui s’en est suivi a donné lieu à quelques points de friction entre les intervenants mais il a été correct dans l’ensemble.

Visiblement revenu de ses illusions quant au règlement de ce conflit en faisant uniquement antichambre auprès des autorités, un citoyen s’en remet aux élus du peuple pour prendre en charge le dossier. « Avec la restitution de ces terres aux Benaly cherif, mon père a été assassiné pour la 2ème fois », s’indigne un autre citoyen, fils de chahid, en recommandant au passage « la création d’un comité de veille pour suivre le dossier ».

Les intervenants ont exhorté les maires des circonscriptions concernées d’arrêter l’attribution des permis de lotir et de geler tous les projets immobiliers sur ces terres à vocation agricole jusqu’au règlement du conflit.

En définitif, les idées exprimées ont unanimement convergé vers la nécessité de persévérer dans la mobilisation et la lutte pacifique, en usant de tous les moyens coercitifs légaux, pour obtenir la réappropriation de ces terres.

N. Maouche

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