C’est désormais devenu une routine au niveau de l’association Amgud de Draâ El Mizan. Le lancement de sa revue » Tasghunt B’ Amgud » est une réalité. Après le premier essai et le numéro un, le deuxième numéro est mis entre les mains des lecteurs. C’est une revue conçue par la collaboration gratuite des correspondants locaux de la presse écrite, de personnalités connues et d’autres intervenants. Ce magazine commence déjà à faire son petit bout de chemin. « C’est une revue qui touche à tous les domaines, du développement au sport en passant par des réflexions et des hommages », nous a dit à ce sujet M. Larbi Karim en sa qualité de président de l’Association pour la promotion des activités culturelles et loisirs (Amgud), en tamazight. Trois importants hommages y sont rendus à trois personnalités très connues, natives toutes du versant sud de la wilaya: le colonel Mohamed Zamoum dit Si Salah où son fils Rabah auteur de « Si Salah, Mystère et vérités » est revenu longuement sur le parcours du héros et notamment sur les motivations de Si Salah pour rencontrer De Gaulle le 10 juin 1960 pour discuter sur l’autodétermination de l’Algérie, jusqu’à la mort du colonel à M’Chedallah ( Bouira), sous le feu des soldats français dans une embuscade qui lui a été tendue. L’ouvrage est ainsi conclu : « il ne faut pas juger un homme sur ce qu’il dit ou pensé de lui-même, mais sur ses actes ». Le deuxième hommage est réservé à Ahmed Asselah assassiné par les terroristes en mars 1994 dans l’enceinte de l’Ecole nationale des Beaux Arts d’Alger. Il s’agit d’un poème rédigé par Mesli Chokri qui se termine par ces vers : «Toi qui rêvais d’une Algérie de culture et de progrès, D’une Algérie juste et fraternelle, Tu ne mourras pas, Car nous poursuivrons ton rêve», suivi d’une biographie écrite par Ramdane Asselah, son cousin. Le troisième hommage est dédié au grand chanteur Moh Said Oublaid (Une voix, un combat), de Youcef Maâllemi. Ce deuxième numéro comporte d’autres articles tel celui sur » le Patrimoine et la Patrie » du professeur Mohamed Dahmani, culturel « un point sur la chanson kabyle avec Karim Abranis », une contribution de Youcef Maâllemi sur le thème « comment éviter les risques financiers dans la gestion locale », ou encore celui de cet ingénieur en écologie sur » l’exploration des scénarios d’adaptation: Leishmaniose cutanée et changement climatique en Algérie: projet de recherche à Draâ El Mizan ».Le combat pour tamazight et son enseignement continu, car ses enseignants réclament toujours un statut à part entière. Le lecteur pourra aussi lire l’entretien accordé par le maire de M’Kira au correspondant de la région. Le sport n’a pas été en reste. Au lendemain de sa nomination à la tête de l’ES Draâ El Mizan, l’entraîneur Chérif Zerrouki s’est livré à coeur ouvert dans un entretien. De même, un article livre aux lecteurs la page glorieuse de ce village qui a sacrifié cent cinquante six Chahid, sans compter les dizaines de Moudjahidine dont certains sont toujours en vie. Il n’échappera pas au lecteur de lire cette contribution sur « la situation des droits de l’homme en Algérie: Préambule, situation post-indépendance, émergence des droits de l’homme en Algérie, constat des lieux depuis 1990″.Sur les quarante pages de cette revue, il y a trois pages en arabe dont l’une est rédigée par le président d’Amgud autour de la littérature arabe (un conte intitulé : la guerre des sources), et une page détente. C’est enfin un autre défi relevé par Amgud qui souhaite que cette revue continue à paraître mensuellement. Bravo l’équipe et longue vie à Tasghunt (Revue) faisant » Agdud m’bla idlès am umdan m’bla ilès » sa devise ou en d’autres termes : «Un peuple sans culture est comme un homme sans langue (organe)».
Amar Ouramdane