Les directeurs exécutifs de la wilaya de Tizi Ouzou seront privés de congés durant l’été 2011. La décision a été prise hier par le wali au cours du conseil de wilaya consacré à l’évaluation de certains secteurs
Il annoncera, dans ce sillage, en direction du directeur des affaires religieuses, qu’il ne partira pas au pèlerinage tant qu’il n’aura pas » livré » le projet de 25 milliards inscrits sur le programme 2010.
La pression est plus que jamais mise pour booster la marche du développement dans une wilaya qui étouffe sous la mal vie et qui n’a, jusque-là pas le cadre de vie qui sied à son statut de capitale du Djurdjura. Les langues se délient apparemment en haut du sommet de la wilaya de Tizi Ouzou. Le jargon » officiel » adopte plus que jamais un discours des plus virulents vis-à-vis de ce qui se fait au niveau d’une wilaya qui reste, malgré toutes les annonces, à la traîne du développement. C’est ainsi que le wali de Tizi Ouzou est revenu, encore une fois, sur ce retard et la situation de » non gestion » dont sombrent certains secteurs. Encore une fois, M.Bouazgui, a usé de la manière forte pour secouer certains directeurs qui ont eu justement à exposer le constat que tous le monde connaissait auparavant, celui du retard en matière d’avancement des projets inscrits en faveur de la wilaya de Tizi Ouzou . il faut remarquer , à ce sujet , que les déclarations du premier magistrat de la wilaya ont eu l’effet » libérateur » sur certains responsables locaux qui usent, désormais, du même discours critique, dénonçant un manque criard en matière d’infrastructures et de cadre de vie. En effet, au cours du conseil de wilaya, consacré à l’évaluation des secteurs de la culture, des affaires religieuses, des Moudjahidine, de l’environnement et des petites et moyenne entreprises, le wali de Tizi Ouzou n’a pas guère mâché ses mots pour qualifier, une nouvelle, fois de “désastre», une gestion catastrophique dont les signes sont visibles et palpables aux quatre coins de la wilaya. Au niveau du secteur de la culture, le doigt a été mis sur le retard considérable pris dans l’achèvement des bibliothèques lancées dans la cadre du programme FCCL piloté par les collectivités locales . On apprendra , à l’occasion , que sur les 67 bibliothèques lancées , seules cinq ou six ont été achevées bloquant ainsi un programme de dotation en équipement affecté par le Intérieur estimé à 350 millions de dinars . Il faut dire que ce programme est à la traîne et pousse souvent les APC à demander des rallonges budgétaires sans pour autant s’assurer juste après, des sources de financement au chapitre équipement . Autre enjeux majeurs de cette réunion du conseil de wilaya d’hier, la localisation de certains projets, à l’image de celui de la bibliothèque, du théâtre en plein aire mais aussi du siège de la direction de la culture. Le directeur de la culture a insisté dans son exposé sur la nécessité de localiser ces installations en centre- ville, notamment le siége de la direction de la culture pour pouvoir » intervenir » en cas de problèmes. D’autres intervenants ont plaidé au contraire, pour l’intégration de toutes ces infrastructures dans le futur pôle d’excellence dont le schéma global sera exposé ce dimanche. Sur la question de l’assiette foncière qui accueillera certains projets cités, le directeur de la culture a signifié que les prévisions ne prévoient pas d’occuper les espaces verts de la Maison de la culture précisant que pour le cas de la bibliothèque, il est plutôt question d’un projet d’extension de l’actuelle infrastructure. Cependant, le nouveau ton imprimé durant ces réunions a apporté des nouveautés en terme du discours officiel. L’illustration nous vient du chef de daïra de Tizi Ouzou qui a évoqué une » ghettoïsation » de la nouvelle ville de Tizi Ouzou et bien pire parlant d’une ville » dortoir » , qui compte pourtant 50 % de la population de la commune de Tizi Ouzou , ne disposant pas du minimum d’infrastructures culturelles. Le directeur de la culture réagira de son côté en faisant remarquer que la daïra avait eu deux projets de construction de bibliothèque pour le chef lieu, dans le cadre du FCCL, qu’il fallait affecter à la Nouvelle- ville.
« Pas de pèlerinage ni de congés pour les directeurs ! »
Le wali de Tizi Ouzou soulignera, dans ce sillage que même s’il reconnaît que la » maison de la culture est un lieu incontestable de rayonnement culturel « , il est un 2eme pôle culturel » on se projette sur 10 ans, si nous n’
agissons pas de cette façon, l’histoire nous rattrapera » dira M.Bouazgui. On apprendra, dans la foulée, que les deux théâtres de verdure prévus à Tigzirt et Azeffoun sont » en principe » retenus » en priorité » dans le programme de l’année 2012. Toutefois, l’évaluation du secteur des affaires religieuses s’avérera un » pénible » exercice pour son directeur, et le wali de Tizi Ouzou n’aura pas marché ses mots pour qualifier le retard dans la concrétisation de certains projets inscrits au profit de ce secteur. C’est le cas de le dire, notamment, pour la réhabilitation de 50 mosquées pour la coquette somme de 25 milliards de centimes. Inscrites sur le programme 2010, cette opération est toujours au stade de l’étude. le programme prévoit, en effet, une dotation d’une somme de 500 millions de centimes pour ces 50 mosquées destinés à leurs réhabilitations , le directeur des affaires religieuses indiquera , dans ce sens, que ses services ont travaillé à la base de fiches techniques transmises par les collectivités locales alors que les chefs de daïra , à l’image des Ouadhias et de Ouagnoune, ont affirmé que les mosquées qui seront touchées par l’opération sont déjà identifiées et n’attendent que le lancement des travaux. Le premier magistrat de la wilaya se montrera très critique vis-à-vis de la démarche du directeur concerné » Au rythme où vont les chose, ce projet ne sera pas livré avant 2015. Et pourtant, on ne vous demande pas de réaliser des fusées pour monter à la planète mars. Ce sont des petits travaux de réhabilitation dans des mosquées. Il faut que vous vous libériez du théorique pour se consacrer à la réalité du terrain. » Et d’ajouter » vous avez géré ce dossier comme un fonctionnaire et non pas en qualité de directeur des affaires religieuses « . Le wali de Tizi Ouzou s’est interrogé sur les raisons qui font qu’une même opération soit réalisée dans toutes les wilayas du pays alors qu’elle n’est même pas lancée à Tizi Ouzou » vous livrerez le projet cet été sinon je m’entendrais pas avec vous ! » tonnera- t’il en direction du responsable du secteur des affaires religieuses.
Le premier magistrat à Tizi Ouzou indiquera dans la foulée » cette année, vous ne partirez pas à la Mecque, et il y aura pas de congés en juin et juillet pour les autres directeurs tant que les projets inscrits ne seront pas encore achevés. « . Concernant le secteur de l’environnement, le directeur annoncera la prochaine réalisation de décharges contrôlées à Beni Douala et Beni Zmenzer en plus d’un centre d’enfouissement technique dans la région de Bouhlalou dont le lancement est donné » officiellement » pour Août prochain alors que le projet fait face à une opposition des citoyens de cette région. Au cours de la réunion du conseil de wilaya d’hier, le problème du centre de repos, prévu à Azeffoun, au profit des Moudjahiddine a été soulevé. Inscrits depuis des années, le projet prévoit la réalisation d’un hôtel de 80 chambres, une salle de soins et 30 bungalows. Là encore, le wali des Tizi Ouzou, a déploré qu’aucune » autorité ne s’y est soucié » causant un retard de plus de 15 mois.
Omar Zeghni