Le recteur sur la sellette

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La tension est montée crescendo à l’université de Béjaia jeudi dernier

Le siège du rectorat, arborant toujours quelques traces d’actes de saccage, a été mis sous scellés par des étudiants réclamant, outre l’annulation des poursuites à l’encontre de leurs pairs convoqués à comparaître le jour même devant le Conseil de discipline, le départ du recteur, Djoudi Merabet.

Sous la pression des étudiants et des enseignants, le Conseil de discipline de l’université de Béjaia a préféré reporté sine die sa réunion. Pourtant, plus de dix étudiants soupçonnés d’avoir saccagé puis brûlé du mobilier de bureau dans les locaux et sur le parvis du rectorat, ont été convoqués à comparaître devant ce Conseil. La direction rectorale, dans le sillage de l’affaire de l’incendie du rectorat, ne s’est guère offusquée à désigner du doigt deux enseignants accusés ouvertement d’avoir commandité les actes de saccage commis dans les locaux du rectorat. Les enseignants de l’université de Béjaia ont vite réagi aux allégations du Conseil d’administration qui s’est réuni quelques heures après les incidents, en qualifiant les décisions de ce Conseil de « graves ». Dans le PV ayant sanctionné la réunion de ce Conseil, il a été fait allusion à deux enseignants sans être cités nommément. Pour les enseignants de Béjaia, cette démarche est une « dérive » sans précédent.

Les enseignants de l’université de Bejaia observeront mardi prochain, un rassemblement de protestation devant le rectorat, avise-t-on dans un communiqué de presse publié mercredi dernier. C’est lors de cette action, apprend-on d’un enseignant, que le départ du recteur serait revendiqué. Dans leur document, les enseignants de Béjaia exigent « l’annulation des poursuites engagées contre nos étudiants », tout en demandant une commission d’enquête indépendante qui situera les responsabilités. Les enseignants de Béjaia se disent «conscients des dangers qui guettent notre université », réclamant au passage « un changement immédiat au sein de notre établissement ». Un changement, estime-t-on, indispensable » au regard de l’enlisement de la situation. Les étudiants et les enseignants de l’université de Béjaia condamnent unanimement, dans deux déclarations distinctes, « la gestion de l’université par la menace et la violence ».

Dalil S.

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