Nous avons eu très peu de nouvelles de l’homme de lettres et journaliste Hamid Skif depuis son installation à Hambourg, en Allemagne, en 1997. Contrairement aux exilés algériens de Paris, la voix de notre poète est rarement répercutée par les médias algériens. Il a fallu cette distinction de la ville de Heidelberg d’une valeur de 15 000 euros qui couronne plus d’une vingtaine d’années de production littéraire pour que l’écrivain sorte une nouvelle fois de “l’anonymat”.Lorsque nous lui avions rendu visite à la Maison de la presse Tahar Djaout en 1991 où il dirigeait l’hebdomadaire économique “Perspectives”, il montrait déjà son scepticisme quant à la poursuite de cette aventure intellectuelle qu’était la presse privée. Au sujet des trois années de salaire que le gouvernement Hamrouche avait débloquées pour les journalistes de la presse publique pour fonder leurs propres titres, il nous disait que c’était une “prime de licenciement” déguisée.Ancien journaliste de l’APS, il avait exercé auparavant son talent au quotidien oranais “La République” sous la direction du talentueux Bachir Rezoug et à “Révolution Africaine”, hebdomadaire du FLN.Hamid Skif est aussi nommé chevalier des Palmes académiques en France. Né le 21 mars 1951 à Oran, Hamid Skif a pour vrai nom Benmebkhout Mohamed. Outre sa carrière journalistique, il s’est passionné fortement pour la poésie et la nouvelle. C’est ainsi qu’il publia aux éditions de l’ENAL, en 1986, “Poèmes d’El Asnam et d’autres lieux”, un recueil plein de verve et de lyrisme qui rassemble des poèmes écrits entre 1971 et 1982 “J’endure le silenceDes vagues secrètes.Le sable piégé Pour un simple instant de toi.
Il n’avait vécu Que par ta voix Dans l’irréel arc-en-ciel De tes yeux.
Voilà que tes mains Le touchent, Et monte au ciel Le chant des impatients”En 1979, il écrivit l’introduction de “Pais larga pena” (anthologie bilingue de poètes algériens publiée à Malaga, en Espagne). Dans ses premiers pas de jeune poète, il fut accompagné par Jean Sénac qui lui ouvrit les pages de la revue “Promesses”. Hamid Skif s’est aussi exercé à la nouvelle, genre littéraire peu répandu à l’époque (certains en ont bien maîtrisé le style à l’image de Mouloud Achour, T. Djaout, Djamal Amrani, Kaddour M’hamsadji et Mammeri). Il publia un recueil de nouvelles en 1986 sous le titre “Nouvelles de la maison du silence” (ENAL).L’écriture de Hamid Skif est pleine de vie et de lyrisme. Elle cherche à donner du sens à un monde hermétique, presque insensé. Jean Déjeux dit de Skif qu’il est un poète plein de vigueur et de qualités.Principales œuvres de Hamid Skif :-Poèmes d’El Asnam et d’autres lieux – 1986-Nouvelles de la maison du silence – 1986-Poèmes d’adieu – Marseille – 1197-Le serment du scorpion – Saint-Marcellin – 2000-Monsieur le président – Dar El Hikma – 2002
Amar Naït Messaoud
