Peut-on réellement parler d’investir les marchés internationaux quand le marché local des fruits et légumes connaît de sérieuses perturbations ? Comment expliquer que malgré une production que connaît ces dernières années une évolution constante, les prix des légumes restent élevés et même inacceptables.
De l’avis de tous les observateurs la hausse des prix des fruits et légumes et les perturbations remarquées autour de cette filière sont le résultat d’une démission collective dont la responsabilité est à partager. L’absence de marchés de gros et de structure de régulation fait que la distribution des produits agricoles échappe totalement aux agriculteurs et restent centrés entre les mains de commerçants qui n’ont aucun lien avec l’agriculture. Les agriculteurs ne se sont jamais mobilisés pour faire face à des hausses de prix qui leur échappe.
Afin de remédier à cela, une commission mixte regroupant les représentants du ministère du Commerce et celui de l’Intérieur a été installée dans le but de mettre en place une société de gestion et d’organisation des marchés de gros des fruits et légumes. Une structure de régulation à laquelle avait appelé le Président de la République en 2009 déjà lors de la crise qui a touché de plein fouet la filière des fruits et légumes. Cette société sera mise en place incessamment, elle permettra de mettre fin à la spéculation et de lutter contre l’informel qui sévit à l’intérieur et à l’extérieur des marchés. Les représentants des intervenants dans cette filière ont été destinataires de l’avant-projet du texte portant mise en place de cette société pour examen et enrichissement. Des propositions seront donc apportés par l’Union des commerçants algériens par le biais de la fédération des marchands de gros et soumis au ministère du Commerce. Précisons que les marchands de gros des fruits et légumes avaient à maintes reprises rendu public certaines propositions à même d’assainir la situation. Citons par exemple leurs vœux de voir plafonner les prix de ces produits et la fixation d’une marge bénéficiaire pour les vendeurs au détail. Ils estiment que c’est là la seule manière de réguler le marché. Les mandataires de leur côté revendiquent l’acquisition des stands dans les enceintes des marchés de gros dont le nombre, précisons-le ne dépasse pas les 42 à l’échelle nationale.
Hakim N.