Bien que détenteurs d’actes d’achat en bonne et due forme, les 140 acquéreurs des lots de terrains situés dans le lotissement dit Bouyablaten à Béjaïa, appelé aussi Sidi Ahmed IV, ne peuvent toujours pas obtenir leurs permis de construire sur les lots qu’ils ont acquis en 1985 auprès de l’APC, les lieux n’étant toujours pas viabilisés.
Ils sont depuis cette date ballottés entre l’APC et l’Agence foncière. Lorsqu’ils s’adressent à l’APC, celle-ci les renvoie à l’Agence foncière, qui, selon elle, s’occupe de la viabilisation du lotissement. Lorsqu’ils vont voir l’Agence foncière, ils sont renvoyés à la case départ, c’est-à-dire à l’APC qui, selon, l’Agence foncière, est le propriétaire du lotissement. Les arguments invoqués pendant les toutes premières années après la vente des lots, c’était un problème technologique : difficulté de casser les roches qui constituent le lotissement. Une fois que cet argument est devenu caduc, les moyens modernes rendant possible le bris des roches notamment grâce aux mines, un autre argument est invoqué par les deux institutions pour ne pas entamer les travaux de viabilisation : l’argument financier selon lequel il n’y avait pas de budget pour entreprendre les travaux. Il y a deux ou trois ans, la DUCH s’en est saisie mais le problème est toujours le même sauf que cette fois-ci, les acquéreurs avaient affaire à trois partenaires qui se renvoient la balle sans que le problème ne soit réglé. Certains acquéreurs ont maintenant plus de 65 ans et comme l’indique l’un d’eux, le Docteur Ighemat Arezki : «Ils attendent certainement que nous soyons morts pour commencer à régler le problème». Celui-ci veut néanmoins positiver. «Il est donc temps que la wilaya et le wali en personne, prennent les choses en mains et déterminent qui fait quoi et quand. Et si c’est possible, rattraper le retard de 26 ans en quelques mois. On me dira que c’est un challenge, mais je suis sûr qu’avec de la volonté on peut y arriver, avant que certains acquéreurs aillent dans leur dernière demeure sans avoir habité leur première», renchérit notre interlocuteur.
F. A. B.