Malgré le rôle joué par la Radio chaîne II dans la promotion de la culture berbère, des intervenants au cours d’une conférence consacrée au sujet à Tizi Ouzou, ont relevé une » certaine » régression que d’aucuns mettent sur un manque d’encadrement nécessaire qui empêche la Radio d’expression berbère de franchir un autre palier et de répondre aux exigences de l’heure en matière de qualité du produit présenté en antenne.
La Maison de la culture a abrité une conférence débat autour du thème » le rôle de la Radio Chaîne II dans la promotion et la valorisation du patrimoine et des parlers amazighs » animée par M .Hamid Larfi et Mme Bouridj Samia respectivement directeur des programme et responsable des variantes au niveau de la chaîne II de la Radio nationale. Un thème intéressant eu égards au rôle important assigné à cette institution pour la promotion de la culture berbère en général.
M.Larfi a, dans sa communication expliqué comment justement la Radio chaîne II a, évolué passant d’une sous direction de la radio nationale à une chaîne à part entière qui a pour l’objectif de participer au rayonnement de la culture. Il partira d’une étude comparative entre l’époque coloniale avec la création de la Radio kabyle en 1948 comme outil de propagande et la chaîne II qui a accompagné le combat identitaire de toute une région. Le conférencier mettra en exergue l’absence d’archives à même de cerner avec exactitude des données et satisfaire les besoins des institutions, M.Larfi s’appuiera, cependant, sur des études faites par Salem Chaker, Dahbia Abrous , Lahlou et Bouzar, pour présenter et soutenir que la Radio a participé activement dans la » promotion et la valorisation du patrimoine et des parlers amazighs « . c’est ainsi , que D.Abrous considérait que la création des ELAK (émission de langues arabe et kabyle) représentaient un fait de conscience, en ce sens, que cela a permis aux kabyles , visés par des tentatives de propagande et d’intox du colon français
, qu’ils ont » réellement » une langue à part entière . Dans la même logique, le conférencier nous apprendra que cette évolution a fait passer » le Kabyle d’un usage traditionnel à une vision d’une société moderne » . il ajoutera , dans le même sillage , que la proclamation de la loi 90 a fait de la Radio chaîne II une chaîne à part entière , et a participé la promotion de la langue Amazigh qui est devenu » l’affaire de toute la radio Algérienne » indiquant , au passage , qu’il y a 17 radios locales qui diffusent des programmes en Tamazight . M.Larfi , insistera sur le fait que la chaîne berbère a initié différents programmes de formation au profit des journalistes afin de renforcer leurs acquis en langue berbère par le biais de stages et de cours pris en charge par des instituts de langue amazigh. Mme Bouridj Samia a , de son côté , affirmé que le réaménagement du volume horaire a permis une meilleure prise en charge des variantes de la langue berbère . Au cours du débat , des intervenants ont déploré le » manque » de formation des journalistes de la Radio chaîne II qui ne maîtrise pas , selon leurs dires , la langue ,illustrant leurs propos par le langage des différents bulletins d’information.
M.Larfi se défendra en déclarent que » il faut recadrer le débat pour parler de l’enseignement de la langue Amazigh. Seul à même de répondre aux préoccupations posées par les auditeurs » indiquant, dans la foulée que » la direction générale de la radio a fourni beaucoup d’efforts pour appuyer la démarche et soutenir la chaîne II dans la marche vers la promotion et la valorisation du patrimoine et des parlers amazighs ».
A.Z.
