«J’ai quitté l’école pour me consacrer à la chanson»

Partager

Le jeune Kamel Rahem mettra, dès aujourd’hui, son album sur le marché. Kamel, le jeune chanteur, que nous avons rencontré dans sont village natal, a bien voulu répondre à nos questions.

La Dépêche de Kabylie : Voulez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Kamel Rahem : Je m’appelle Rahem Kamel, un jeune chanteur du grand village d’Aït Abdel Moumène. Je suis âgé de 26 ans et je suis épris de la chanson, de l’art et de tout ce qui est beau et bien fait.

Parlons de vos débuts…

Je ne fais pas exception à la règle. Comme la majorité des chanteurs Kabyles, j’ai commencé à apprendre à jouer de la musique et à composer des poèmes dans mon village et avec mes copains d’enfance. J’ai précocement quitté l’école pour me consacrer à la chanson. Je me suis donc naturellement inscrit en 1999 aux cours de musique à la maison de la culture de Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou. Là j’ai étudié la musique pendant deux années. Cela m’a permis d’acquérir de nouvelles connaissances. J’ai adopté et fini par apprivoiser alors la mondole qui ne me quitte d’ailleurs jamais.

Et après cette période d’apprentissage et de perfectionnement…

Pour aiguiser mon talent et savoir où j’en étais vraiment, il me fallait un test et il n’y avait pas mieux que l’émission de Medjahed Hamid «Nouva Ihafadhen». Au début, ce n’était pas facile. M. Medjahed m’a encouragé à persévérer et à travailler davantage. J’ai respecté à la lettre ses conseils et ses orientations et j’ai fini par devenir l’étoile de la radio chaîne II. A partir de là j’ai enfin pu voler de mes propres ailes. J’ai réussi à composer six chansons et je suis entré au studio pour l’enregistrement. Cet album est aujourd’hui fin prêt et il sera dès aujourd’hui dans les rayons des disquaires et des différents points de vente de CD.

Parlez-nous alors de votre œuvre

Cet album contient six chansons sentimentales, toutes dans le style chaâbi. Aawzagh Oudhane, Aaden Woussane, Tedda Yidem Tayriw, Ihzen Wouliw et Aarqen Ivardhane. J’ai choisi naturellement de chanter l’amour et la passion, car j’estime que les jeunes et la société ont besoin d’autre chose, et de voir la vie en rose. Les dernières années ont été entachées de violence et de beaucoup de chaos. Les gens ont droit de rêver, de s’amuser, d’aimer et de vivre tout simplement. Bien entendu, j’ai fait de mon mieux pour composer des chansons à texte que l’on peut écouter en famille. Des chansons chaâbi qui n’ont rien à voir avec le tapage et le non-stop fait par certains dont l’unique souci est de faire des bénéfices.

Puisque vous en parlez, que pensez-vous du niveau actuel de la chanson kabyle ?

Comme partout dans le monde, il y a du bon et du moins bon. Les anciens comme Aït Menguellat, les Abranis, Idir et beaucoup d’autres font des merveilles artistiques. Les nouveaux, ils se cherchent. Certains réussissent et d’autres passent à côté de la plaque. C’est naturel ! Ce n’est pas donné à tout le monde de réussir du premier coup. Ceux qui insisteront, arriveront sûrement. Les exemples ne manquent pas. Ali Amrane, Karim Yedou, Allaoua et Lani pour ne citer que ceux-là sont en trains de faire du beau travail. Ce qui augure un avenir radieux à la chanson kabyle.

Que faut-il à votre avis pour un jeune chanteur tel que vous pour se faire un nom et s’imposer sur la scène artistique ?

Le travail, surtout le travail ! C’est une condition ciné qua none. Il y’a aussi les moyens qui s’avèrent d’un apport important et non négligeable de nos jours. Mais les moyens à eux seuls, restent insuffisants. On ne peut pas tout acheter. Pour réussir vraiment, il faut avoir certaines qualités et un certain géni artistique qui ne se vendent malheureusement pas sur le marché. Toujours est-il que la persévérance et le sérieux peuvent à eux seuls vous hisser très loin. Les anciens comme Sliman Azem, Cheikh El Hasnaoui et Chérif Khedam n’avaient pas plus de moyens, mais leurs chansons demeurent à ce jour des chefs d’œuvres et continuent de se vendre comme des petits pains. Car ils ont mis beaucoup du leur pour composer des merveilles tant sur le plan musicale que sur le plan poétique. C’est comprendre qu’avec le travail, on peut à coup sûr briller et atteindre le sommet.

Votre dernier mot ?

Tout d’abord, j’espère que j’ai répondu à toutes vos questions et puis je souhaite que mon album plaira à tout le monde et spécialement aux jeunes. Que chacun puisse se retrouver et trouver son goût dans cet album. Merci à votre quotidien pour l’intérêt qu’il accorde aux jeunes chanteurs. Enfin, je souhaite que l’art sous toutes ses formes puisse régner dans tout notre pays.

Entretien réalisé par Hocine Taib

Partager