Le wali de Béjaïa, Ahmed Hamou Touhami, s’est livré hier devant l’APW à une véritable gymnastique diplomatique au cours de la présentation du bilan annuel des activités de la wilaya.
Le discours du wali a tout simplement surpris quelques élus de l’Assemblée populaire de wilaya de Béjaïa, notamment ceux du FFS. Pour eux, sous une pression populaire qui va en s’intensifiant, le wali a tout simplement fait son mea culpa.
Le chef de l’exécutif de wilaya a d’emblée rappelé aux élus lors de son intervention les grands chantiers qu’attendent les citoyens de Béjaïa pour l’amélioration de leur cadre de vie, à l’image du raccordement de leurs foyers au réseau de gaz naturel, la réalisation d’un CHU et d’une pénétrante. » Béjaïa accuse des retards dans tous les secteurs » a constaté le wali, en sollicitant les députés de Béjaïa à intervenir et taper fort auprès de la commission d’arbitrage du ministère des Finances qui se réunira au début du mois prochain pour débloquer les projets portant réalisation d’un CHU et d’une pénétrante. » La fameuse pénétrante a été inscrite je ne sais comment et où. Ils nous parlent de cette fameuse commission des marchés qui n’arrive pas à débloquer la situation » a-t-il déclaré en rappelant que le blocage perdure depuis maintenant plus d’une année et demie. Des lenteurs administratives, a-t-il poursuivi, ayant entraîné des » conséquences dramatiques sur Béjaïa « . En témoignent, a-t-il fait remarquer, les bouchons sur des dizaines de kilomètres qui se forment quotidiennement sur les RN 09 et 26. » Il faut que le ministère des Travaux publics fasse un effort et inscrive sa démarche dans le cadre des préoccupations des citoyens » a-t-il plaidé. Le recours des citoyens à la fermeture des routes aux quatre coins de la wilaya de Béjaïa pour se faire entendre, dont le pic a été atteint au mois de mars dernier avec 28 actions de rue, hante apparemment l’esprit du wali qui préconise la mise en place d’un comité de sages pour, a-t-il dit, identifier » les tenants et les aboutissants » de ces actions qui pénalisent les citoyens. Tout compte fait, le wali estime que cette manière de faire, fait fuir les opérateurs économiques de la région. L’intervenant est revenu aussi sur plusieurs affaires ayant défrayé la chronique ces derniers jours, à l’image de la fermeture de quelques cabarets sur la coté Est, la fermeture des carrières, le camp de toile N°03 de Souk El-Tenine et d’autres affaires ayant suscité de vives réactions de toutes parts. » Je ne suis ni un moralisateur ni à la solde d’un quelconque parti politique ,ne travaillant ni pour X ni pour Y » a-t-il répondu à ses détracteurs, en se disant déterminé à appliquer la loi même au risque de s’attirer toutes les foudres venant de part et d’autre. Le wali de Béjaïa n’a pas été par ailleurs tendre avec les directeurs de son exécutif lors de son intervention. » Je demanderais à mes directeurs beaucoup plus de travail. Allez vers les communes, impliquez-vous davantage, allez sur le terrain » leur a-t-il enjoint, avant de leur lancer : » Les incapables parmi vous seront débusqués. » Du reste, a-t-il rappelé au passage, deux directeurs de son exécutif, le DTP et le DUCH en l’occurrence, ont été démis de leurs fonctions cette semaine. Pour le P/APW de Béjaïa, Hamid Ferhat, le wali a fait son mea culpa. Un revirement, explique un autre élu du FFS, intervenant après que le wali se soit rendu compte que la pression populaire gagne du terrain et un changement dans les rapports de force.
En décodé le wali de Béjaïa, a changé de camp. Il se range désormais du côté de la population qui a, a-t-il indiqué » un rôle à jouer « . Lequel ?
Dalil S.